Par vocation ou par leur parcours de vie, nombreuses sont les femmes qui, passé la quarantaine, veulent réécrire une seconde page de leur vie professionnelle.
Comment vivent-elles un retour au travail après une absence pour un congé maternité suivi de plusieurs années en tant que mère au foyer? Qu’est-ce qu’il est utile d’entreprendre afin de simplifier et d’accélérer la reprise d’un emploi pour une femme ayant un trou dans son CV? Quelles compétences valoriser?
Ce sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre ci-dessous au sujet de la reprise des femmes d’une activité salariée en faisant aussi un éclairage de cette situation fréquente.
Par ailleurs, nous traitons de femmes devenues mères qui veulent reprendre le chemin du travail. Bien entendu, cela s’applique aussi aux pères qui sont de plus en plus nombreux à suspendre leur activité professionnelle pour s’occuper de leurs enfants. Cet article s’adresse donc également aux hommes, pères de famille, qui veulent reprendre le chemin du travail après une absence de plusieurs années pour éduquer leur enfant.
Le cas de Sylvie, psychologue du travail, à 52 ans, est considéré comme un point d’intersection entre deux générations de femmes. « La moitié des femmes de mon âge ont eu comme moi une vie professionnelle à part entière, et une autre, comme l’avait fait ma mère, à éduquer ses enfants avec de multiples activités plus ou moins bénévoles à côté. Alors que les amies de ma plus jeune sœur, qui a dix ans de moins que moi, travaillent toutes, et souvent énormément. » déclare-t-elle.
En effet, une réelle métamorphose sociale s’est produite en l’espace de trente ans. Hormis certaines mères de famille qui ont plus de trois ou quatre enfants, les autres mères ne peuvent guère concevoir leur vie sans activité professionnelle.
D’ordinaire, un seul salaire dans un ménage apparaît souvent insuffisant pour subvenir aux besoins d’une famille, surtout si elle est nombreuse. Aussi, la précarité financière oblige les femmes à réfléchir sérieusement à leur indépendance financière. Même parfois avec deux salaires, le ménage peine à tourner avec les charges de loyer et d'assurance maladie qui grèvent lourdement le budget familial. Il est donc important de choisir une activité professionnelle suffisamment rémunératrice si le choix de reprendre un emploi a été fait.
Hormis l'aspect financier, sur le plan de l'équilibre personnel, le fait de mener une activité professionnelle offre aussi une satisfaction et une indépendance. Ce sentiment d'efficacité personnelle sur le cours de sa vie est aussi à prendre en compte pour motiver une reprise d'emploi après s'être consacré à sa famille.
Des initiatives pour accompagner les femmes à reprendre le chemin du bureau
D’après Sandra Andenmatten, responsable pédagogique et associée de juin 2016 à décembre 2019 chez BetterStudy, l'institut de formation en comptabilité suisse en ligne, reprendre une activité professionnelle après un congé maternité auquel on a ajouté parfois une période plus ou moins longue d'arrêt de travail pour passer du temps avec ses enfants n’est pas simple : “Il faut pouvoir démontrer aux employeurs sa motivation à reprendre un emploi. Le retour à l’emploi n’est pas un chemin direct. Il passe par une reprise de contact avec le monde du travail, une réactualisation des compétences, parfois en effectuant un bilan de celles-ci. Les postes et les outils de travail évoluent très vite, on les a oubliés".
"Chez BetterStudy, nous avons l'habitude de former à la comptabilité des femmes en recherche d’emploi dans les métiers de la finance et la comptabilité ». En tant qu'ancienne directrice adjointe de fiduciaire, Sandra Andenmatten a recruté des profils différents. “Force est de constater que, dans un domaine technique comme celui de la comptabilité, ce sont principalement les diplômes et les compétences professionnelles qu'ils attestent qui sont pris en compte par les recruteurs.”
L'on comprend l'importance d'être titulaire d'un bon diplôme comme le montre l'interview d'Assad Ali, Cofondateur de la fiduciaire Leman West à Genève et responsable du recrutement dans cette vidéo:
Différentes raisons peuvent expliquer que les femmes mettent entre parenthèses leur vie professionnelle après la naissance d’un enfant, comme celles des femmes qui ont « jeté l’éponge », à cause de mobilités professionnelles de leurs conjoints. Ou celles qui, après avoir calculé le coût des frais de crèche, décident qu’il serait plus économique qu’elles arrêtent de travailler.
Il existe également des femmes qui reprennent le chemin du travail en raison de circonstances malheureuses comme le divorce ou le décès de leur conjoint, et se trouvent obligées de reprendre une activité rémunératrice.
Si on veut recenser ces « recommençantes », on dira qu’elles sont nombreuses. « Elles entrent dans une catégorie et une tranche d’âge, pour qui le marché du travail n’est pas toujours favorable, poursuit Sandra Andenmatten, et pourtant elles ont de nombreux atouts pour les entreprises, et des acquis qu’il faut transformer en compétences». Pour n’en citer qu’un et pas des moindres : la motivation, augmentée par l’envie de s’épanouir professionnellement. Cette recherche d’épanouissement va souvent de pair avec une formation, qui il est vrai, facilite la reprise de contact avec les réseaux professionnels et augmente nos compétences. Et par conséquent, notre confiance en nous.
Souvent, les femmes qui s'adressent à l'institut BetterStudy souhaitent à nouveau devenir actives professionnellement. Elles ont fait des études supérieures, parfois dans un domaine différent, sont au bénéfice d’une formation commerciale validée par un CFC d'employée de commerce, complété par plusieurs années d’expérience métier. Elles ont donc de nombreuses compétences à apporter aux entreprises, et notamment dans les départements comptables et ressources humaines de PME, qui requièrent de la polyvalence.
L’âge au cœur de la problématique pour un retour au travail
Sandra Andenmatten poursuit: “Une de mes motivations à travers le développement de BetterStudy est né justement de ma volonté à soutenir les femmes qui rencontrent des difficultés à reprendre leur poste après une période de rupture professionnelle. L’apprentissage de la comptabilité en ligne leur permet de mieux concilier l’équilibre si important entre vie familiale et vie professionnelle."
La comptabilité va répondre aux femmes organisées, recherchant une activité qui demande de la rigueur, tout en donnant le sentiment de se sentir compétente et utile pour une entreprise. Les métiers de la comptabilité sont nombreux et variés, ils vont également satisfaire une femme pour qui, peut-être, accéder impérativement à un poste de direction n’est plus la priorité, lors de sa reprise du travail.
Ce dernier point pourrait se révéler être un atout supplémentaire face à une personne jeune qui peut inquiéter l'entreprise du fait de sa mobilité plus grande. Il est bien probable qu’un-e jeune souhaite partir après avoir passé quelques années à traiter les opérations courantes de la comptabilité et compris les mécanismes de base.
Or, une personne de 45 à 50 ans sera a priori plus loyale ou fidèle à une entreprise et cherchera la stabilité. On peut compter sur elles, elles sont parfois plus disponibles que les femmes de 20 ou 30 ans. Toutes ont de l’expérience, les “femmes au foyer” ont géré et organisé une famille, parfois nombreuse. Elles sont un gage de stabilité, d’équilibre et savent faire du lien intergénérationnel. Ici, l’âge sera de nature à rassurer les employeurs. La comptabilité, dans ce cas, est un bon moyen de se réinsérer professionnellement .
Sandra ajoute « Chercher du travail, se réinsérer dans la société est une vraie bataille, chaque femme s’engage dans ce parcours avec les traces laissées par des situations vécues que ce soit dans le cadre professionnel, personnel ou familial. Des difficultés qui ont laissé des marques, qui ont touché leur confiance en elles.
Pourtant, ces femmes sont des modèles de dignité et de courage, dont la société ne devrait pas se passer, elles méritent du soutien, de l’accompagnement, de la solidarité. Nous nous battons pour faire reconnaître leurs atouts en validant leurs acquis avec nos diplômes de comptabilité suisse : elles sont excessivement motivées, avec l’envie de participer et de s’intéresser à la vie économique et ainsi s’épanouir professionnellement.
Notre rôle en tant que dirigeant à l'institut BetterStudy, en proposant des formations accessibles, est aussi de faire reconnaître le parcours de ses femmes et leur motivation à travailler ou “re-travailler” dans des postes au sein de fiduciaires par exemple ou dans les départements des ressources humaines ou des services financiers comme la comptabilité ou la trésorerie au sein d’entreprises suisses." Sandra estime que la discrimination en fonction de l’âge est devenue de plus en plus grave.
Dans l’urgence de trouver un emploi et après de multiples réponses négatives à leur offre de services, les femmes se retrouvent dans l’obligation de prendre un poste bien en-dessous de leur compétences ou dans un tout autre domaine que celui qu’elle désirent. Bien souvent malheureusement, des activités professionnelles mal rétribuées qui vont générer un déclassement pour elles par rapport à leur statut précédent.
Une seconde opportunité professionnelle
Ces femmes vont « effacer l’ardoise » et repartir sur de nouvelles bases et de nouvelles données, malgré l’expérience qu’elles ont pu avoir dans d’autres domaines. Ont-elles le choix? Doivent-elles se reposer les questions de base: qu’est-ce que je sais faire? Qu’est-ce que j’aime faire? Qu’est-ce que je suis prête à faire ? …dans quelques cas hélas, ont-elles le droit ou le luxe de se poser ce genre de questions ? Pas évident! Mais il faut faire avec, puisque l’univers du travail est capricieux, impitoyable et en évolution vertigineuse, les diplômes reçus et les formations acquises s’avèrent de piètre utilité s‘ils ne sont pas mis à jour.
Sandra Andenmatten précise: « Les femmes ne trouveront peut-être pas de travail dans les secteurs où règne un jeunisme féroce, comme par exemple la communication ou la publicité. Mais en affinant des projets précis, elles ont toutes leurs chances. La deuxième partie de la vie se prête bien à la création d’entreprise: il faut trouver ce qui va nous motiver. Je me souviens d’une femme, fleuriste de métier, et passionnée par son activité. Mais lassée aussi de devoir prouver sans cesse son talent, à son retour de congé maternité, et de se plier aux horaires et humeurs de sa direction. Nous l’avons accompagnée dans sa formation pour l’aider à acquérir les bases nécessaires de la comptabilité et ainsi créer son propre magasin, comme elle l’entend. Elle a validé sa formation par notre diplôme de Comptable».
Concernant la catégorie des femmes qui n’ont pas la possibilité de créer leurs propres entreprises ou, tout simplement n’y songent pas ou n’en ont pas envie, Sandra Andenmatten remarque encore: «Il s'agit surtout de reprendre confiance en ses propres capacités et de trouver la méthode pour maximiser ses chances de trouver un emploi rapidement. Mais tout cela s’apprend. J’ai en tête cette femme de Genève que nous avons accompagnée jusqu'au diplôme de Comptable et qui a trouvé un emploi dans une fiduciaire moins de 3 mois après l'obtention de son diplôme bien qu'elle ait eu un arrêt de travail de longue durée."
La comptabilité est nécessaire dans toute entreprise, elle est même une obligation légale. Ce qui nous offre une riche palette de secteurs dans lesquels évoluer. Lors de notre “seconde vie” professionnelle, certaines de nos valeurs sont plus claires et nous avons envie de les respecter. Alors pourquoi ne pas nous adresser à des secteurs auxquels nous ne pensons pas spontanément ou dans lesquels nous n’avons pas osé nous lancer ?
Le secteur de la comptabilité représente donc une belle opportunité à saisir. Cette « deuxième vie » professionnelle, s’avère très accessible et très probablement bien rémunérée, pleine de créativité. Elle constitue une réelle aventure, ce qui compensera les peines et difficultés rencontrées pour y arriver.
Découvrez dès à présent les salaires dans les métiers de la comptabilité !