Traditionnellement, la gestion des investissements est dispatchée en trois catégories à savoir l’allocation stratégique, tactique et le stock picking.
Pour la première partie, elle se focalise sur la définition des pondérations visées, notamment sur le moyen et le long terme portant sur les classes d’actifs relatives aux liquidités, aux obligations, aux actions, à l’immobilier, entre autres.
Au moment de sélectionner les pondérations, il faut prendre en considération la durée du placement, mais aussi le profil de risque.
Pour ce qui est de la partie relative à l’'allocation tactique, elle réajuste les pondérations stratégiques de telle façon à profiter des anticipations se rapportant à l’évolution potentielle des marchés financiers à court terme.
Alors que le stock picking est la composition du portefeuille de titres sélectionnés, en suivant des démarches et des règles bien définies.
La capacité de choisir des titres performants est désignée par Alpha. Et lorsque le processus d’investissement s’appuie sur les trois éléments précités dans l’ordre, il s’agit alors de l’adoption pertinente et efficace de l’approche top-down.
Par contre lorsque le processus est inversé et commence par le stock picking, il s’agit alors de l’approche bottom up. L’application des différentes composantes est assez aisée, étant donné que les différents actifs financiers notamment les actions, les obligations, le Forex et autres se caractérisent par leur accessibilité et leur liquidité.
Il faut dire que pour la gestion des hedge funds, le bottom up est l’approche la plus appropriée. La qualité des gérants de ces fonds était toujours mise en avant, sans tenir compte des classes d’actifs. Ceci est dû au fait que le gérant du hedge fund est tenu de réaliser de l’alpha quel que soit le marché sur lequel il opère, en utilisant la vente à découvert et les instruments dérivés.
Cependant au cours des dernières années, les professionnels ont dû se rendre compte que les hedge funds subissent aussi les variations des marchés financiers.
Les experts expliquent qu’il serait possible de prédire plusieurs mois à l’avance les performances des stratégies adoptées par les hedge funds. De telles prévisions peuvent servir de base pour une allocation technique performante, susceptible de générer une valeur ajoutée, sous réserve d’éviter les stratégies sous-performantes sur le court terme.
L’allocation tactique de ces fonds se manifeste à travers une analyse historique, réalisée sur les 21 principaux indices de stratégies HFR. Les experts ont suivi les performances mensuelles de ces indices sur 160 mois allant de janvier 1994 à avril 2007.
Ils ont pris en considération 6 facteurs notamment le dollar, l’obligataire, le crédit, les matières premières, les actions et la volatilité pour une meilleure représentation des marchés financiers. Ils ont employé un modèle de régression multifonctionnel, s’appuyant sur les facteurs susmentionnés en vue d’établir les prévisions de la performance des indices stratégiques HFR sur les 3 mois à venir.
Une méthode qui a abouti sur des prédictions correctes de la tendance haussière ou baissière des indices, avec un pourcentage de succès dépassant les 70% dans la majorité des cas.
Une simulation d’une stratégie d’allocation tactique a été réalisée sur la base des résultats obtenus et des prévisions issues du modèle. Chaque trimestre, les experts ont monté un portefeuille pondéré avec les 8 stratégies dont les prévisions sont les plus favorables.
En comparant l'évolution de la stratégie à celle de l'indice global HFR et du MSCI World pendant la période allant de juillet 1997 à avril 2007, il s’est avéré que la stratégie réalise une surperformance moyenne annuelle de 2.7%, alors que la volatilité est légèrement plus élevée atteignant les 8.4% contre 7.8%.
L’application de l’allocation dynamique doit prendre en compte les frictions de l’univers alternatif. A ce propos, les fonds n’assurent qu’une liquidité très limitée à la sortie, en général dans un horizon trimestriel, semestriel ou annuel. En plus, cette liquidité doit composer avec les durées de préavis qui peuvent être assez longues ou même des lock-ups.
Il ne faut pas négliger que les rapports avec les gérants peuvent être une entrave à une ré-allocation fréquente de capital. Ceux-ci adoptent une gestion dynamique avec un changement fréquent de leurs expositions de portefeuille.
Dès lors, il s’agit d’un facteur-clé à prendre en compte pour prévenir l’annulation des actes de gestion qu'ils prennent. D’un autre côté certains fonds très performants n’acceptent plus les nouveaux capitaux. Ainsi un rachat peut se traduire par l’incapacité de réinvestissement chez ce même gérant par la suite.
Enfin, il faut garder à l’esprit que la gestion alternative manque d’homogénéité et mise dans une même stratégie sur plusieurs sous-catégories, approches et méthodologies qui varient d’un gérant à un autre. Dans le but de dépasser de tels soucis, il serait judicieux d’adopter une approche core/satellite.
La démarche à suivre consiste à faire la distinction entre un noyau central stable dit le core et la partie liquide dite satellite et ce pour chaque portefeuille. Ainsi les fonds performants ou peu liquides sont au centre de cette stratégie, au moment où l’allocation tactique portera plus sur le satellite dans le cadre d’un placement à courte durée variant entre 3 et 6 mois.
En définitive, le choix des fonds représente un élément-clé dans la gestion des fonds, surtout en prenant en considération la grande variété de l’univers alternatif. Pour une plus grande performance, il convient de miser sur l’adaptation des techniques traditionnelles, tout en veillant à améliorer la structuration du processus d’investissement.
D’ailleurs, les techniques d’allocation de risque ou le risk budgeting ont la cote actuellement, ce qui prouve une fois encore les évolutions qui s’opèrent actuellement.