L’expression Etat-Providence provient d’une combinaison de termes latins soit « Status » qui signifie être debout et « Providentia » qui désigne la prévision, la prévoyance et la providence.
L’Etat-Providence est un concept qui décrit l’étendue de l’intervention de l’Etat afin de réguler les secteurs économiques et sociaux. La mise en application se manifeste à travers les différentes mesures visant la redistribution des richesses et la prise en charge des risques sociaux liés à la vieillesse, le chômage, la maladie, l’indigence entre autres aspects de la vie sociale. Ce concept est basé sur la solidarité et la justice sociale.
L’Allemagne de Bismarck était le premier pays à avoir mis en place des dispositifs d’assurances vieillesse et maladie et ce dès la fin du XIXe siècle. Le but à l’époque était d’endiguer toute révolution au sein de la classe ouvrière.
L’Etat-Providence a fait son entrée dans de nombreux pays dès 1930 suite à la crise économique qui a eu lieu en 1929 liée à la surproduction. Au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans les pays de la Scandinavie, on parlait de Welfare State. C’était un moyen de maîtriser l’implosion des idées capitalistes en instaurant un dispositif de distribution des richesses sur les plus démunis.
Les pays du Nord de l'Europe sont connus pour mener une politique sociale très prononcée, par exemple le Danemark et la Suède. C'est un choix de société qui a ses avantages et ses inconvénients selon le point de vue duquel on se place ou selon la classe sociale à laquelle l'on appartient.
Parmi les plus grands avantages, il y a par exemple l'accès gratuit (ou à très faibles coûts) à l'éducation et aux soins. Cela offre une qualité de vie très élevée avec des effets très bénéfiques sur la société, aussi au niveau de la criminalité par exemple.
Parmi les inconvénients, il y a des niveaux d'imposition élevés pour financer le système et le manque d'incitations potentielles à créer de la valeur pour l'économie en termes d'activité salariée ou de création d'entreprise.
En effet, les efforts et risques fournis se verront taxés à un niveau élevé et les personnes ambitieuses et travailleuses se verront démotivées par cela. Elles choisiront certainement soit de renoncer à leur projet entrepreneurial ou de carrière ou préféreront quitter le pays pour créer de la valeur dans une économie plus favorable au niveau fiscal.
C'est un risque pour les Etats-Providence que de voir leurs meilleures "ressources" humaines quitter le pays. En effet, ce sont des personnes qui contribueraient à pérenniser le système en créant des emplois et de la richesse à travers leurs activités. Ce sont ainsi des recettes fiscales qui ne sont pas captées par l'Etat en question.
Le courant keynésien reconnaît en l’Etat-Providence, un outil pertinent pour augmenter les revenus des souches pauvres de la société. Une telle hausse se répercute sur la consommation et donc la demande ce qui stimule la croissance économique.
Qui sont les détracteurs de l'Etat-Providence?
Malgré tout le bien que l’on peut penser de ce système, certains le remettent en question en soulignant que les prélèvements obligatoires élevés ont des répercussions néfastes pour l'économie.
En effet, d'autres courants de pensée économique prônent le "laisser-faire", c'est-à-dire limiter au maximum le rôle de l'Etat au niveau socio-économique et son intervention dans l'économie et la société, surtout en matière de redistribution des richesses.
Pour mener une politique favorable à créer un Etat-Providence, il faut des recettes fiscales suffisantes pour faire fonctionner le système social en place. Généralement, le niveau d'imposition des Etats-Providence est donc élevé, mais avec une forte redistribution des richesses pour réduire les inégalités sociales.
Or, la vision économique libérale soutient que moins il y a d'Etat (ce qui implique aussi un minimum de prélèvement d'impôts) et plus il y a de création de richesse et de bénéfice social.
Il est intéressant aussi de souligner que l’Etat-Providence est l’anti pôle de l’Etat-Gendarme dont les principales missions sont la police, l’armée et la justice.