Comment maîtriser une discipline ?
Que vous souhaitiez vous lancer dans
- la création d'une entreprise,
- commencer un nouveau hobby comme un sport, jouer aux échecs ou faire de la cuisine,
- démarrer une formation en comptabilité ,
- évoluer professionnellement dans votre carrière,
- démontrer votre degré de maîtrise d'un sujet pour obtenir une promotion ou négocier une augmentation de salaire
- etc.
Vous aurez peut-être à coeur de développer un maximum de compétences, ceci afin de maîtriser ce que vous avez décidé d'entreprendre.
Voyons comment procéder pour atteindre un niveau élevé de maîtrise dans le domaine qui vous intéresse.
Voici l’histoire d’un adolescent, âgé de 15 ans et passionné de tennis, pour qui s’inscrire dans un club de tennis est un rêve. Etant un bon élève, ses parents lui ont acheté une nouvelle raquette, de nouvelles chaussures, des shorts, des T-shirts et tout l’attirail nécessaire à un joueur.
L’adolescent est doté d’un bon coup droit et il sert de très bons services dès les premières semaines de pratique, mais il rencontre des difficultés avec les revers. En dehors de ce problème il progresse assez vite par rapport à ses compères. Au bout de quelques mois, les revers du garçon ne se sont pas améliorés alors que ses camarades ont grandement progressé pour le rattraper voire le surpasser. En constatant qu’il n’avance pas, le jeune garçon décide d’abandonner les entraînements pour s’orienter vers un autre sport.
Un tel comportement est qualifié par Georges Leonard, l’auteur du livre Mastery, comme étant le « Dabbler » ou l’amateur.
Le dabbler entame tout nouveau sport, toute nouvelle carrière ou relation avec énormément d’enthousiasme, il adore le rituel engendré par tout nouveau départ. Dans le cas du tennis, c’est l’achat d’un équipement rutilant et d’un matériel flambant neuf qui accompagne le lancement de cette nouvelle activité.
Une fois le premier pic de progression est atteint, le dabbler se trouve surexcité, mais il est immédiatement déboussolé par la chute inévitable qui suit ce pic. Son enthousiasme s’atténue graduellement, il commence à manquer des cours, son esprit essaie de rationaliser et il pense que finalement ce n’était pas le bon sport. Dès lors il se dirige vers une nouvelle discipline.
Ce type de courbe commence avec une bonne progression au début de chaque nouvelle activité, mais avec le premier obstacle qui se présente, c’est le moment de changer de discipline. Ainsi, le dabbler n’a pas le même mode de pensée qu’un maître et il diffère des autres profils qui s’opposent à la définition du maître selon Georges Leonard à savoir l’obsessif et le hacker.
Pour le second profil de l’obsessif, c’est le type de personne pour qui seul le résultat compte. Le débutant en tennis voudra à tout prix réussir à servir à plus de 200 km/h dès son premier cours.
Obsédé par cet objectif, il ne ménage pas ses efforts. Il fait abstraction du fait que la stagnation est inévitable dans le processus de maîtrise du tennis comme dans toute autre discipline. Sa progression est fulgurante mais dès qu’un déclin se présente, il essaie de forcer le destin. Il n’arrive pas à relativiser ou à modérer ses efforts et finit par échouer par épuisement ou blessure.
Le troisième profil qui s’oppose à celui du maître est celui du hacker.
Au départ il est attiré par un sujet, mais dès qu’il atteint un semblant de niveau tout juste correct, le hacker manque de volonté pour aller plus loin, et se contente de ce stade de développement. Ce profil se manifeste dans le professeur qui enseigne mais qui n’approfondit pas sa matière, ou dans le salarié qui travaille exactement le nombre d’heures demandées, qui prend ses pauses et ne fournit aucun effort supplémentaire pour se demander enfin pourquoi il n’est pas promu.
Et c’est là qu’on arrive au maître! Contrairement à ce qu’on peut croire, la maîtrise n’est pas synonyme de perfection. Mais elle se manifeste à travers le voyage entrepris par un apprenti dans une discipline. De ce fait, le maître est celui qui suit le chemin de l’apprentissage jour après jour, année après année.
Le maître est celui qui n’a pas peur d’essayer, d’échouer puis de réessayer une nouvelle fois et ce jusqu’à la fin de ces jours. L’apprentissage d’une nouvelle compétence est représenté par une courbe en pic. Des pics d’amélioration brefs, suivis d’une légère régression, puis d’une longue phase de stagnation appelée plateau. Ce schéma se répète constamment jusqu’à ce que l’apprenti suive ce chemin de façon assidue pour devenir un maître par sa détermination et sa pratique rigoureuse.
En définitive, un maître ne cherche pas de raccourci.
La perfection est inaccessible mais un maître reste dévoué et engagé dans sa pratique. La stagnation des plateaux qui jalonnent son chemin, ne le dérange pas, car il est conscient que son parcours sera jalonné par ces plateaux. Il apprend donc à faire avec et à les apprécier.
Pour revenir aux autres profils que ce soit le dabbler, l’obsessif ou le hacker, ils ont leur propre mode de fonctionnement et de vie qui est en totale opposition du chemin emprunté par le maître. Il est important pour chacun de déterminer sa façon de faire. Il doit décider de la discipline ou le domaine dans lesquels il souhaite être maître.
Enfin, nous terminerons sur une citation de Confucius : "Le bonheur n’est pas au sommet de la montagne ou dans la façon de la gravir."
Il est important de se fixer des objectifs et agir pour s’en rapprocher. Mais même si on n’y arrive pas, le chemin parcouru en voudra forcément la peine.