Stanislas Dehaene, Professeur de psychologie cognitive expérimentale au Collège de France à Paris, vient de publier « Apprendre ! Les talents du cerveau, le défi des machines » (Ed. Odile Jacob). Il y explique que notre cerveau peut apprendre plus vite et profondément qu’une machine, aussi puissante soit-elle. Il donne les clés pour réussir son apprentissage en se basant sur les neurosciences, la psychologie cognitive et les sciences de l’éducation.
Il faut apprendre à apprendre, et ce dès le plus jeune âge. A noter que nos capacités d’apprentissage peuvent être boostées par le jeu, la concentration et le sommeil. L’architecture cérébrale des enfants est similaire au départ, leurs compétences innées dans certains domaines, comme le langage, l’arithmétique, la logique ou les probabilités, permettent de définir quelles sont celles que l’enseignement devra approfondir.
Au départ, un bébé fonde des hypothèses basées sur l’observation, qui se concrétisent suite à ses expériences et déductions pour aboutir sur le développement d’une compétence, à l’instar de l’apprentissage du langage. Son degré de surprise face à une scène qui se déroule devant ses yeux permet d’appréhender l’apprentissage qu’il fait de chaque situation.
L’apprentissage se fonde sur quatre piliers.
L’attention
La mémorisation d’une information passe avant tout par l’attention et la prise de conscience. Toute information non pertinente doit être mise de côté pour éviter toute source de distraction, comme par exemple une salle de classe trop décorée qui déconcentrerait un élève. Les enfants ont besoin de se créer une image mentale pour assimiler l’information, ce qui requiert de la patience de la part de l’enseignant.
L’engagement actif
L’enfant a besoin de créer des hypothèses pour apprendre, ce qui implique de le faire participer aux cours en lui posant des questions et en éveillant sa curiosité plutôt qu’en lui faisant suivre un cours magistral au cours duquel il resterait passif. Cet enseignement basé sur l’engagement actif permet d’obtenir des résultats supérieurs d’un tiers.
Le retour sur erreur
L’erreur est la base de l’apprentissage : un enfant apprend de ses erreurs et, en fonction de celles-ci, remet en question sa façon de faire. Aussi, Stanislas Dehaene estime que le système de notes n’est pas adapté à l’apprentissage des enfants car il renvoie une émotion négative et génère du stress, quand l’enfant a besoin d’émotions positives pour stimuler sa curiosité et son enthousiasme pour apprendre.
La consolidation
Tout apprentissage doit être consolidé pour être correctement et durablement assimilé : l’apprentissage superficiel des premiers temps doit être transformé en apprentissage plus profond dans le système cérébral, par le biais de répétitions favorisant l’automatisme. L’apprentissage de la lecture est le meilleur exemple illustrant cette idée, puisque l’enfant commence par déchiffrer chaque syllabe au moyen d’efforts importants, puis automatise la lecture pour finir par lire de façon naturelle. La révision des connaissances doit être faite régulièrement et de façon croissante : Stanislas Dehaene estime qu’une connaissance doit être révisée au bout de 2 ans pour être retenue pendant 10 ans.
D’autres facteurs entrent en jeu dans le processus d’apprentissage
Le sommeil
De récentes découvertes scientifiques ont permis de mettre à jour le fait que le sommeil permet d’assimiler en profondeur les connaissances acquises durant la journée. Stanislas Dehaene décrit le sommeil comme « une partie intégrante de l’algorithme d’apprentissage de notre cerveau ». Cette consolidation de l’apprentissage et de la quantité d’informations assimilées (3 fois plus chez l’enfant que chez l’adulte) dépend directement de la durée et de la profondeur du sommeil. La profondeur du sommeil peut être augmentée grâce à des sons diffusées en adéquation avec les ondes lentes du cerveau, comme par exemple un bruit de vagues, pour mieux consolider les apprentissages.
Les tests sur les connaissances
Comme une série d’études l’a révélé, l’apprentissage alternant des périodes d’études et des périodes de tests de connaissances permet d’obtenir de meilleurs résultats qu’un apprentissage basé uniquement sur des périodes d’études. Malgré cette prise de conscience de la part des enseignants, cette méthode est encore peu utilisée à l’école.
La place des écrans
Les écrans font partie de notre quotidien et peuvent être un vecteur d’apprentissage, y compris les jeux vidéo. En effet, ces derniers peuvent permettre à l’enfant d’apprendre à se concentrer et, dans les jeux d’action par exemple, à prendre des décisions rapides. Aussi, leur présence n’est pas néfaste et leur contenu peut être très intéressant dans le processus d’apprentissage. En revanche, il faut se méfier du risque d’addiction qu’il faut réussir à contrôler, et du risque que l’enfant ne s’implique que dans cette activité, en laissant de côté les activités manuelles, la lecture, la musique, etc.
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