Christophe Rieder 18 déc. 2019 10:30:30

Acheter c’est bien mais comment savoir quand vendre en bourse ?

Finance

Le plus souvent les conseils et recommandations au sujet de la bourse sont orientés vers l’achat.

En effet les contenus qu’on peut trouver sur le net ou ailleurs concernent plus les ordres d’achat, mais rarement les ordres de vente.

C’est compréhensible dans la mesure où, c’est en achetant judicieusement qu’on peut réaliser des plus-values et générer des gains.

D’un autre côté, à chaque passation d’ordre les brokers encaissent leurs frais et ce qu’ils achètent doit être vendu par la suite et chaque ordre passé génère des commissions.

Vente de titres, un réel savoir-faire

Il est primordial d’acquérir un titre au juste prix, surtout que la réalisation de gains est intimement liée au prix d’achat.  C’est le point crucial qui peut faire la différence entre un gain et une perte. Ceci dit, il faut avoir le savoir-faire pour vendre un titre.

En effet, il faut déterminer le moment opportun pour vendre, il est d’ailleurs plus important que de savoir quand acheter. Un investisseur averti doit savoir bien gérer les deux.

Savoir acheter au juste prix permet de réaliser des plus-values, mais savoir vendre garantit l’encaissement des gains réalisés en bourse. L’adage populaire stipule que « pas vendu, pas perdu ».

Cependant dans l’univers boursier, pas vendu correspond à pas gagné.

Que de fois, les investisseurs possèdent des positions avec des profits latents, mais étant qu’ils n’ont pas pu prendre leurs gains à temps, les plus-values latentes, se sont transformées en moins-values.

Et pensant à tort que la tendance va s’orienter vers la hausse, ils ont conservé des titres qui s’enfonçaient un peu plus dans une courbe baissière. En ne sachant pas quand vendre, les investisseurs peuvent perdre leurs gains.

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Ne pas être cupide

La cupidité est l’une des principales raisons qui explique qu’un investisseur ne vend pas ses titres. S’il achète une action à 10 euros, il se dit que dès que le prix atteindra les 20 euros il va vendre pour encaisser ses gains.

Mais au moment où l’action franchit le seuil de 20 euros et que l’objectif initial est atteint, l’investisseur ne respectera pas sa décision de vendre à 20 euros et choisira de conserver sa position. Plus la tendance de l’action est haussière, plus il deviendra cupide et décidera d’attendre un prix plus élevé.

Mais le marché ne peut poursuivre cette évolution et le prix de l’action peut enregistrer un retournement à tout moment pour chuter à 19 euros.

L’investisseur ne peut que regretter de n’avoir pas freiné sa cupidité et vendre au seuil qu’il a fixé initialement.  Certes la position est toujours gagnante, mais il aura toujours ce sentiment d’avoir raté son moment alors que le cours était au plus haut. 

C’est la cupidité de l’investisseur qui va le pousser encore une fois à attendre que l’action atteigne le seuil de 24 euros pour vendre, mais il a déjà raté le signal vendeur du titre et ce dernier ne regagnera probablement plus un niveau aussi haut.

Au contraire, il peut poursuivre sa tendance baissière. Avec cette chute libre du cours de l’action, il peut décider de vendre au cours de 12 euros, certes il y a un gain réalisé mais dans la perception de l’investisseur c’est une perte cuisante. Il aurait craqué juste avant un rebond important de l’action.

Il se laisse dominer par ses émotions au lieu d’adopter un raisonnement rationnel et de faire preuve de professionnalisme dans son trade, ceci devient un vrai jeu de hasard. Un tel comportement peut aboutir sur une perte ou dans les meilleurs scénarios sur un gain moins important.

En reprenant l’exemple passé, l’investisseur aura gagné 20 % sur son trade au lieu de réaliser 100% de plus-value. Il a choisi de conserver les titres par cupidité au lieu de vendre et d’encaisser ses profits.

Pour avoir une bonne performance en bourse, il faut savoir et déterminer le bon moment pour vendre.

C’est primordial pour prendre ses profits et assurer sa pérennité sur le marché boursier, en plus d’avoir la possibilité d’éviter, sinon réduire ses pertes le cas échéant.

Autrement dit savoir vendre impacte à différents niveaux les performances d’un investisseur.

Eviter de chercher l’achat au plus bas et la vente au plus haut

Investir en bourse c’est question du timing, même s’il serait difficile de prédire les marchés de manière exacte. Ceci dit, il faut surtout éviter de chercher à acheter au plus bas et à vendre au plus haut.

Le plus important est de savoir repérer les changements de tendance à temps. Si un investisseur arrive à acheter au plus bas et à vendre au plus, c’est surtout dû au hasard et à la chance.

En revenant sur l’histoire des plus importants investisseurs à l’instar de Warren Buffet et Peter Lynch, ils n’ont pas réussi parce qu’ils savent acheter au plus bas et vendre au plus haut. Leur succès est associé surtout au fait qu’ils vendent plus cher que le prix d’achat.

Pourquoi vendre une action ?

Un individu qui achète une action à un bon prix ne peut décider de s’en séparer que pour les raisons qui suivent :

  • Rattraper une erreur d’analyse

Après l’achat d’une action, l’individu se rend compte qu’il a commis une erreur dans son analyse. Il aurait pris sa décision en se basant sur une figure donnée, mais qui avec le temps, se révèle non pertinente et fragile.

L’analyse qui a poussé l’investisseur à acheter n’est plus d’actualité ou elle est fausse, dès lors il serait plus judicieux de vendre. La réussite en bourse nécessite de suivre une stratégie bien claire, de faire confiance à son intuition sans pour autant céder à l’émotivité.

Il est possible que le cours de l’action gagne en vigueur et suive une tendance haussière, mais dans le cas où le titre ne fait pas partie intégrante de la stratégie de l’investisseur, il est possible que le titre en question soit source d’une lourde perte à un moment ou un autre.

Personne n’est à l’abri des erreurs, néanmoins il faut savoir en tirer une leçon pour éviter d’en commettre par la suite. Subir une perte de 10% qui permettra à un individu de monter une stratégie efficace de trade, constituera son meilleur investissement.

  • Augmentation exponentielle des cours

 Il est possible qu’un investisseur acquière un titre qui est sur le point d’enregistrer une ascension fulgurante. Dans ce cas le cours peut monter de façon exponentielle et rapide.

Il faut rester humble, car c’est la clé de la réussite et non pas se vanter de son succès et de son intelligence. La hausse rapide peut être suivie par un essoufflement, car c’est la base de la spéculation en bourse. Un investisseur avisé, doit savoir prendre ses gains et chercher une nouvelle opportunité ailleurs.

Si les cours des titres chutent par la suite, il lui serait possible de les acquérir dans la mesure où cette démarche fasse partie de sa stratégie d’investissement. Au lieu de penser qu’il est possible que les cours continuent à grimper, il vaut mieux prendre ses gains trop tôt que trop tard.

  • Ne pas toujours associer le prix de l’action à la valorisation

La valorisation repose sur des calculs et le cours d’une action peut résulter de la valeur future de la structure émettrice. Ceci dit, un placement ne peut reposer totalement sur la valorisation de l’entreprise. 

Il faut tenir compte de l’incertitude qui caractérise les marchés boursiers et les profits à réaliser, sans omettre l’imprécision des attentes des investisseurs.

Il est déconseillé de vendre une action qui peut être survalorisée par rapport à une autre concurrente. Ce n’est guère la bonne façon d’opérer. Il va de même pour l’achat d’un titre le moins valorisé, ce qui ne signifie aucunement qu’on peut réaliser une plus-value plus importante que les autres titres.

L’achat ou la vente d’actions sur la base de leur valorisation n’est pas la bonne méthode, car il faut tenir compte des variations des marchés qui n’e suivent pas toujours de réels fondements et ce jusqu’à ce que la réalité économique reprenne le dessus.

A ce propos, il convient de se rappeler qu’en 2000, plusieurs titres valaient 100 fois leurs profits à venir, alors que leurs valeurs s’envoler. Les mécanismes du marché ont régulé par la suite ces actions pour les valoriser à leurs valeurs réelles.

Il faut garder un œil sur la valorisation des sociétés, car lorsqu’elle franchit des seuils jamais atteints, il vaut mieux se demander s’il ne s’agit pas d’une bulle et s’il ne serait pas temps de vendre. Dans de telles situations, il faut surtout éviter d’acheter.

Vendre en réalisant un gain représente une bonne vente, lorsque la vente génère une perte, il convient d’analyser la situation pour comprendre la raison et déduire les conclusions et les leçons qui s’imposent.

C’est un moyen de progresser pour réaliser des profits par la suite en mettant en place une meilleure stratégie d’investissement en bourse. Et même dans ce cas de figure, on peut dire qu’il s’agit d’une bonne vente.

Par contre lorsqu’on subit des pertes pour la simple raison qu’on s’est laissé influencer par ses émotions, au lieu de prendre les décisions en suivant une logique et un raisonnement, il s’agit là d’une mauvaise vente.

Les bonnes ventes ne dépendent pas du prix le plus élevé, mais de la prise de décisions rationnelles qui s’appuient sur des faits et des analyses.

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Christophe Rieder

Titulaire d'un Master of Science HES-SO in Business Administration obtenu à HEG-Fribourg et du Diplôme fédéral d'Enseignant de la formation professionnelle, Christophe Rieder est le Fondateur et Directeur de l'institut de formation professionnelle en ligne BetterStudy. Christophe est aussi Maître d'enseignement en gestion d'entreprise à l'Ecole supérieure de commerce. Avant de se réorienter dans le domaine de la formation, Christophe a travaillé 4 ans dans la gestion de fortune à Genève. Pendant son temps libre, Christophe fait de la guitare et joue aux échecs, il aime aussi voyager.