Christophe Rieder 4 déc. 2017 18:31:11

Travail de qualification : développer des compétences comptables

Sciences de l'éducation

Dans cet article, vous trouverez des informations sur la façon dont un cours est construit afin de développer des compétences professionnelles dans les métiers de la comptabilité. Ces compétences comptables devront être appliquées par les apprenants-es dans un contexte professionnel dans leur travail en entreprise et permettra de valoriser leurs connaissances et compétences dans le cadre de leur recherche d'emploi. C'est en effet le propre de la formation professionnelle que de développer des compétences qui permettront aux apprenants-es de trouver un travail et d'évoluer professionnellement tout au long de leur carrière.

1. Introduction

1.1 Brève présentation personnelle

Titulaire d’un Master in business administration HES-SO de HEG-Fribourg, j’ai travaillé quatre ans dans la banque privée à Genève, principalement en tant que Junior Relationship Manager chez BNP Paribas Wealth Management (Suisse) SA. Durant mon master, j’ai effectué un module de Global Management à la University of Vermont dans leur programme de MBA et ai rédigé ma thèse de master pendant un semestre à la Zhejiang University School of Management à Hangzhou en Chine.

Durant mes études de bachelor à la Haute école de gestion de Genève (HEG Genève), je donnais énormément de cours d’appui en comptabilité et en langues pour des élèves de l’école de commerce. J’ai beaucoup apprécié cette façon de me faire de l’argent de poche. En réalité, je n’ai jamais considéré cela comme un job d’étudiant, parce que j’y prenais du plaisir et que je ne voyais pas vraiment le temps passer, tout comme aujourd’hui quand je donne un cours devant une classe.

Lorsque j’ai souhaité quitter le monde bancaire pour des questions d’adéquation de valeurs et abandonner un secteur en perte de vitesse (la gestion de fortune), le choix d’une carrière dans l’enseignement m’a paru évident. Enseigner dans la formation professionnelle fait particulièrement sens pour moi, dans la mesure où j’ai moi-même suivi une formation pratique, en commençant par un CFC d’employé de commerce, complété d’une maturité professionnelle commerciale après une année sabbatique consacrée à mes obligations militaires et des séjours linguistiques en Allemagne et en Irlande.

Par ailleurs, j’aime sortir, voyager, écouter de la musique (je joue de la guitare), faire du sport, et jouer aux échecs.

1.2 Le centre de formation professionnelle

Située au coeur de Genève et fondée en 1920, l’Ecole Persiaux est une entreprise familiale dirigée aujourd’hui par Guy, Kevin et Yvan Persiaux, les deux derniers faisant partie de la troisième génération. Depuis sa création, l’Ecole Persiaux a pris une orientation commerciale en dispensant des cours de dactylographie et de sténographie.

C’est seulement en 2000, soit pour les 80 ans de l’école, que la préparation du CFC d’employé de commerce est mise en place. Pour ce faire, l’Ecole Persiaux a été agréée par l'Office pour l'orientation, la formation professionnelle et continue (OFPC) pour la préparation au CFC. En 2004, elle reçoit sa certification d’Eduqua. L’Ecole Persiaux est la plus ancienne école de commerce du canton.

L’école veut offrir une ambiance familiale et, du fait de sa taille, semble bien y parvenir. L’école compte une centaine d’apprenants-es, dont environ 90% représentés par des personnes inscrites dans le cursus du CFC (les 10% restants suivent un diplôme interne reconnu par la fédération des écoles privées). La petite taille de l’école a un impact positif pour la relation avec la Direction, les collègues et les apprenants-es. Par ailleurs, ceux-ci / celles-ci se disent satisfaits-es de la relation avec les enseignants-es, en particulier celles et ceux qui ont changé d’école privée dès les premières semaines à la suite de différends avec leurs anciens enseignants-es.

L’école compte 11 enseignants-es, dont cinq à temps partiel. Toutes et tous ont suivi une formation pédagogique de 150 heures à l’Institut de formation pédagogique (IFP), sauf moi qui suis la formation de 1'800 heures à l’IFFP.

Le coût total de la formation s’élève à CHF 28'300.-. Grâce à ses contacts avec des entreprises locales, l’école facilite l’obtention d’une place de stage pour la troisième année, stage qui est nécessaire d’être réalisé avant le passage des examens fédéraux finaux.

1.3 La formation pédagogique IFFP

Entre autres choses, j’ai découvert que l’évaluation n’est pas uniquement un outil pédagogique servant à mesurer la performance des élèves, mais qu’elle peut devenir utile à des fins d’enseignement. En effet, j’ai appris qu’il existe différents types d’évaluations qui s’appliquent en fonction des besoins de l’enseignant et de ses élèves concomitamment et les actions possibles à entreprendre après l’évaluation (procédures de remédiation).

J’ai aussi appris à construire une grille d’évaluation en ligne avec des objectifs d’apprentissage et m’interroger sur ma pratique pour des remises en question ponctuelles et générales.

De plus, j’ai revu les différents biais qui peuvent survenir lors d’une évaluation et les actions à entreprendre pour les minimiser.

Enfin, j’ai été sensibilisé aux limites d’un système éducatif basé sur des standards appliqués à des individus qui sont tous uniques dans leur façon d’apprendre et leur vitesse d’apprendre.

Par ailleurs, le thème traité dans ce module m’intéresse tout spécialement, car il est l’objet central de mon travail de mémoire, notamment en ce qui concerne l’évaluation diagnostique et formative.

1.4 Objectif et structure du travail de validation

L’objectif de cet article est de créer une évaluation, d’analyser globalement le processus qui nous amène à créer ladite évaluation, l’analyser en détail sur le contenu à évaluer accompagné de ses critères de réussite, et ce en amont, pendant et en aval de l’évaluation.

2. Conception de l’épreuve

2.1 Présentation des apprenants-es

Les élèves inscrits à l’Ecole Persiaux préparent soit le CFC d’employé de commerce profile E (élargi). Mes classes sont en 2ème et dernière année d’enseignement; leur cursus est organisé de la façon suivante: deux ans à plein-temps à l’école et un an de stage avec des cours de révisions une demi-journée par semaine dans l’école.

Les raisons pour lesquelles ces apprenants ont choisi de s’inscrire dans une école privée plutôt qu’à l’école publique sont principalement les suivantes : ils ont échoué dans le public ou n’ont pas trouvé de place d’apprentissage et ne souhaitent pas perdre une année scolaire.

La question de l’évaluation est sensible pour certains, dans la mesure où les élèvent payent les cours (et sont a fortiori nos clients) et souhaitent un résultat d’apprentissage, mais aussi de performance. Le conflit d’intérêt n’est pas toujours aisé à gérer. Néanmoins, l’idée principale est de les préparer à l’examen fédéral, donc les notes attribuées durant le cursus devraient a priori refléter les notes des examens finaux sans écarts significatifs ; par ailleurs, les raisons d’un éventuel écart seraient difficiles à identifier précisément. En effet, serait-ce la responsabilité de l’école, de l’enseignant, de l’élève lui-même ?

En ce qui me concerne, j’ai des apprenants plutôt motivés, car en fin de cursus scolaire. Du fait de leur parcours, ils sont dans une classe d’âge qui se situe principalement entre 20 et 25 ans environ, avec la plus jeune qui a 16 ans et la plus âge 36. Donc j’enseigne essentiellement à de jeunes adultes.

2.2 Enjeux du présent travail pour les apprenants-es

Trois évaluations sommatives équipondérées par semestre sont prévues. Cet examen était le dernier du second trimestre, ce qui était pour certains-es l’opportunité de remonter leur moyenne.

En outre, la comptabilité est la note qui pèse le plus dans leur moyenne générale. Par ailleurs, Contrairement à certains enseignants, je n’enlève pas la moins bonne note pour faire la moyenne et ne propose pas de session de rattrapage en cas d’échec sévère.

Il est important de préciser que seule une partie de la matière a été évalué pour des questions d’agenda (reddition des notes de fin de trimestre). Le reste de la matière sera potentiellement évalué dans un examen final de fin d’année (en particulier en ce qui concerne le décompte chauffage et le calcul de répartition des charges sur les différents locataires).

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2.3 Mes attentes par rapport à ce présent travail

En comptabilité, le chapitre des immeubles est un chapitre important en terme de quantité de connaissances. Néanmoins, grâce à leurs prérequis, les apprenants-es peuvent réaliser qu’ils sont capables de couvrir une matière complexe en peu de temps, pour autant qu’ils maîtrisent les chapitres antérieurs, cela d’autant plus que la comptabilité est une branche cumulative.

Non seulement, les sujets liés à la gestion d’un immeuble dans une entreprise peut être utile à celles et ceux qui se destineront à travailler dans des régies, mais ces notions sont également essentielles dans une activité professionnelle diverse et pour la vie de tous les jours. Par ailleurs, le droit du bail fait l’objet d’un cours de Droit qu’ils ont eu et pour eux personnellement j’attends à ce qu’ils fassent des liens entre les matières et les rend sensible à l’interdisciplinarité existante dans une branche comme la comptabilité.

Compte tenu du fait que la comptabilité est une branche cumulative, j’attends des apprenants-es qu’ils fassent des références aux notions abordées antérieurement et qu’ils adaptent leur application de la journalisation en fonction de ces nouveaux éléments. Par exemple, toutes charges liées à un immeuble doit aller dans un compte « Charge d’immeuble » désormais.

2.4 Compétences de référence

2.4.1 Situation représentative

L’apprenant est capable de transposer les éléments abordés dans ces leçons pour une entreprise dans laquelle il travaillera potentiellement, pas uniquement s’il travaille dans un département comptable ou une fiduciaire, mais si son entreprise possède un immeuble ou envisage d’en acquérir un.

Il saura que lorsque l’entreprise a un excédent de liquidités, elle peut choisir d’investir avec une optique long terme dans une activité annexe à l’exploitation. De plus, il est capable d’analyser les composantes liées à l’acquisition ou la vente d’un bien immobilier avec ses composantes sous-jacentes et d’appliquer les écritures idoines si cela s’avère nécessaire.

2.4.2 Compétences professionnelles et principales ressources à mobiliser

Certaines écritures requièrent un niveau 4 de la taxonomie de Bloom. En effet, de lui-même, l’apprenant doit savoir ce qu’il faut comptabiliser ou pas dans une situation donnée et tenir compte d’éléments légaux, notamment chiffrés lors de divers calculs liés à la journalisation.

2.4.3 Objectifs opérationnels et objectifs spécifiques des cours

L’élève est capable après de 4 cours de 2 périodes de 45’ de :

  • identifier lorsque l’entreprise est propriétaire de l’immeuble ou non et journaliser en conséquence
  • journaliser des opérations liées à la gestion d’un immeuble et en déterminer le bénéfice
  • journaliser des opérations liées à l’acquisition ou la cession d’un actif immobilier

S’agissant du contexte général, l’élève est capable de :

  • comprendre les raisons pour lesquelles une entreprise souhaite acquérir un bien immobilier et le contexte général de la situation économique (gestion des affaires, conditions de marché des taux et accès au crédit, relation avec la banque)
  • utiliser les comptes appropriés lorsque l’entreprise est propriétaire de l’immeuble compte tenu des différents types de frais (frais de notaire, commission de courtage, droits de mutation, etc. vs. charges d’immeubles)
  • savoir que la gestion d’un immeuble est une activité hors exploitation parmi d’autres (les titres) et en faire le lien le compte de résultat III

S’agissant de la gestion de l’immeuble, l’élève est capable de :

  • appliquer des écritures liées à la gestion de l’immeuble lorsque l’entreprise est propriétaire d’un bien immobilier en tenant compte notamment de la valeur locative d’un logement occupé par le propriétaire, le concierge, ou l’entreprise elle-même (écriture interne) avec l’impact sur le compte de résultat ou la variation de fortune

S’agissant du financement de l’immeuble, l’élève est capable de :

  • appliquer des calculs liés au financement de l’acquisition d’un immeuble (revenus minima)
  • calculer les annuités hypothécaires et journaliser les opérations y relatives

S’agissant de l’achat ou de la vente d’un immeuble, l’élève est capable de :

  • appliquer les écritures et calculs liés à l’achat et la vente d’un immeuble chez l’acheteur et le vendeur avec la reprise des activités de gestion de l’immeuble en cours d’exercice, calculer le bénéfice ou la perte sur sur la vente, et calculer le taux de rendement d’un immeuble

2.4.4 Objectifs spécifiques à évaluer

Idem que le point 2.4.3 ci-dessus.

2.5 Table de spécification

2.6 Analyse de la table avec le PEC/PF/PEE/DIRECTIVES

2.6.1 Définitions générales des compétences et objectifs dans le PEC/PF/PEE

L’immeuble est un sujet transversal où l’on voit tous les éléments présentés ci-dessous s’appliquant au dit chapitre avec les spécificités qui l’accompagnent.

Compétences

Objectifs

  • Connaître les différentes sources de résultat d'une entreprise.

L'employé-e de commerce établit un compte de résultat à 4 degrés sur la base d'un grand livre ou d'une balance de soldes.

  • Connaître les raisons de la constitution de provisions.

L’employé-e de commerce comprend les objectifs des provisions.

  • Comptabiliser la régularisation des comptes en fin d’exercice.

L’employé-e de commerce effectue la régularisation des comptes de charges et produits grâce aux comptes d'actifs et passifs transitoires.

  • Comptabiliser les amortissements directs et indirects selon les méthodes linéaires et dégressives. Vente d'une immobilisation amortie.

Au moyen d’exemples pratiques, l’employé-e de commerce calcule et comptabilise les amortissements directs et indirects selon la méthode linéaire et dégressive.

2.6.2 Définitions dans le cadre du domaine enseigné, des compétences et objectifs

Dans le programme d’enseignement pour le diplôme de commerce, nous trouvons les indications suivantes :

  • Savoir enregistrer des opérations liées à l'immobilier
  • Savoir prendre des décisions quant à l'achat et à la vente d'un immeuble
  • Enregistrement des écritures liées à l’immeuble ainsi que des écritures internes
  • Connaissance des possibilités de financement d'un immeuble
  • Dette hypothécaire et annuité
  • Étude de l'achat et de la vente d'un immeuble
  • Calcul du rendement

2.6.3 Analyse Table de spécification / PEC ou document équivalent

Nous sommes en ligne avec les objectifs demandés. Le contenu de l’examen reflète entièrement la matière enseignée et le contenu de l’examen. Seul le calcul du rendement (qui a été abordé en classe) n’a pas été examiné et sera très probablement abordé dans l’examen final. Par ailleurs, les calculs de rendement sont vus dans un autre chapitre et représenteraient une part très faible de l’évaluation.

Le fait que plus de 60% des points (soit, 36 sur 58) sont liés à la journalisation est dû au fait que le journal est le principal outil utilisé en comptabilité. Par ailleurs, il requiert parfois des éléments de calculs, ce qui fait aussi sens d’attribuer plus de points dans cet exercice.

2.7 Analyse taxonomique selon compétences de référence

Le terme “comptabiliser” peut se situer dans les niveau taxonomiques 3 ou 4 de Bloom. Il s’agit parfois d’appliquer tout simplement une écriture. Il se peut aussi que les écritures soient présentées sous une forme qui demande une analyse préalable avant l’application de celle-ci.

Par exemple, l’apprenant-e doit identifier les éléments pertinents à prendre en compte pour une journalisation ou un calcul sans pour autant que l’élément en question lui soit suggéré. Dans cet examen, tout lui est suggéré dans la journalisation, il n’y a donc pas de niveau 4.

L’apprenant-e doit aussi potentiellement tenir compte d’évenements qui se sont déroulés en amont de l’écriture ou aller chercher une information se trouvant dans l’extrait du plan comptable, comme par exemple dans cet examen pour ce qui est de l’amortissement de l’immeuble lié à sa cession. Mais à nouveau, nous attirons son attention, le niveau de Bloom se limitant à 3.

Les questions théoriques vont du niveau 1 à 4, car parfois il s’agit juste de connaître un élément, alors que pour certaines questions, bien qu’elles peuvent être apprises par coeur, sont solutionnables en appliquant un raisonnement et une mise en situation. Par conséquent cela varie entre les niveaux 1 et 4, car nous partons du principe que toutes les questions théoriques ne peuvent pas être retenues et qu’il faut comprendre le contexte de la question, pour appliquer un raisonnement, puis l’analyser en définitive.

2.8 Grille d’évaluation

2.9 Barème

Le barème fédéral est appliqué, soit le nombre de point obtenu, divisé par le nombre total de point (58), multiplié par 5 + 1. La note est calculée au quart de point (libre appréciation de l’enseignant-e conformément aux règles de l’établissement).

3. L’épreuve

3.1 Organisation générale

L’épreuve a lieu dans les salles de cours habituelles où les apprenants-es ont leur cours. L’examen est sous forme écrite et chaque élève le fait individuellement.

C’est moi-même qui suis présent lors de l’examen. Après distribution de l’examen, je le parcours brièvement avec les apprenants-es et leur donne encore des conseils et leur rappelle de petites consignes.

Deux séries d’examen sont distribuées.

Les règles habituelles doivent être respectées comme pas de téléphone portable ni de calculatrice programmable.

Quelques minutes leur sont laissées afin qu’ils prennent connaissance des questions et je réponds brièvement à leur questions s’il y en a. Puis, il n’y a plus de questions pendant une demi-heure où je réponds après encore à leurs éventuelles nouvelles questions. Puis, plus de question jusqu’à la fin de l’examen.

La durée de l’examen s’élève à 90 minutes et je leur laisse encore le temps de pause soit 10 minutes entre les deux périodes de cours.

Bref, c’est un cadre et des règles qui leurs sont familiers.

Une précision néanmoins quant au nombre total de points et la numérotation des exercices : une annonce a été faite avant l’examen à la suite d’une erreur de ma part dans la conception de la numérotation des exercices.

3.2 Descriptif de la nature et de la forme des items

Cf. 2.8 grille d’évaluation

4. Déroulement de l’Epreuve

4.1 Mise en conditions et accueil

Cf. 3.1

4.2 Déroulement et supervision

Rien à signaler pour le déroulement de la supervision. Je leur donne à plusieurs reprises le temps restant à disposition. Pas de cas de triche observé.

Pour plus d’informations cf. 3.1

5. Après l’Epreuve

5.1 La correction

5.1.1 Pratique en matière de correction

Je compare les réponses au canevas que j’ai créées avec les réponses correctes. Néanmoins, je tiens compte de certaines libertés dans la présentation de certaines solutions tant que cela fait sens au niveau de la compréhension de la demande et du résultat fourni. Donc, je garde une certaine souplesse quand je juge cela applicable. Une tolérance vis-à-vis des arrondis est également observée.

Par souci d’efficacité et d’équité, je corrige un seul exercice à la fois pour toutes les copies. Généralement, je me laisse suffisamment de temps pour corriger toutes les copies de la classe.

J’évite de regarder le nom inscrit pour la copie pour éviter d’être influencé.

Parfois, je reviens sur les anciennes copies pour être sûr d’avoir appliqué la même chose à tous les élèves.

5.1.2 Analyse des pratiques d’annotations

Je tente d’encourager chacun dans sa réussite relative à ses capacités lorsqu’il s’est montré particulièrement pertinent ou qu’il a tenté d’aller au-delà de ce qu’on lui a demandé ou qu’il a utilisé des informations complexes à disposition.

J’essaie d’expliquer synthétiquement pourquoi une réponse fausse n’est pas possible ou les incohérences pour éviter que ces points soient perdus dans un autre examen, comme par exemple cocher toutes les croix d’un vrai/faux.

Généralement, j’indique un compte mal placé l’endroit où un compte aurait dû être placé.

5.2 Tableau des résultats

5.3 Analyse des résultats

5.3.1 Analyse par recoupement avec la table de spécification (objectifs évalués)

En vert dans le tableau des résultats (section 5.2), Sarah, Wael et Elisabeth ont respectivement 5 et plus.

Les difficultés rencontrées par les autres sont liées notamment au temps à disposition, probablement à un manque de préparation ou de participation en classe pour certains (cf. taux d’absence), une gestion de leurs contraintes (autres épreuves).

5.3.2 Analyse par items évalués en lien avec les erreurs

Question 1, 4, et 9

5.3.3 Analyse par individu selon au moins trois apprentis

Les raisons pour lesquelles j’ai choisi le cas de Sarah Bastienne sont les suivantes : c’est une bonne élève pour qui il manque peu de choses pour encore augmenter ses résultats. Elle aurait pu facilement gagner un quart de bonnes réponses dans cet examen. De petits et simples éléments lui aurait permis d’augmenter son résultat.

De plus, le type d’erreur qu’elle fait n’est pas toujours cohérent. Par exemple, elle est capable de résoudre un problème de calcul et de journalisation d’une annuité constante, mais n’est pas capable de répondre à une question théorique liée à la façon de rembourser un capital emprunté avec un type d’annuité donné.

Pour un autre exemple au niveau de la journalisation, elle met plusieurs types de charges correctement dans le compte « charges d’immeuble » dans l’exercice 2, mais dès lors qu’en théorie (exercice 1) on lui parle d’amortir l’immeuble (ce qui est une charge parmi d’autres, et je pense qu’elle sait que c’est une charge et comprend ce qu’est une charge), elle n’est plus capable de transposer et utiliser le compte idoine.

Ce qui est surprenant c’est que cette question théorique où elle perdu un point est de niveau 2 de Bloom, mais elle sait appliquer des éléments liés soit d’un niveau 3. Je l’ai invitée ainsi que toute la classe à appliquer les questions théoriques en écriture. Je pense que si elle écrit « Amortissement à Immeuble », cela lui viendra à l’esprit que quelque chose cloche et que l’écriture à enregistrer est « Charges d’immeuble à Immeuble ».

Au niveau métacognitif, elle n’arrive pas à transférer des éléments qu’elle maîtrise, surtout au niveau des connaissances conditionnelles, liées au contrôle des réponses qu’elle donne et au choix de la méthode de résolution de la question.

Elle peut aussi faire des liens entre les écritures similaires. Elle met une fois un actif et juste après un produit pour se faire rembourser une créance, ce qui ne fait pas du tout sens.

Elle devrait s’entraîner davantage sur les questions de vrai/faux ou théoriques, chose que je devrais faire davantage aussi en classe, l’application des écritures étant privilégiées du fait que c’est ce qui est demandé comme compétence métiers.

Le second cas, Marco Demurtas est intéressant, car certains bases ne sont pas maîtrisées. Il arrive à résoudre des écritures complexes (à mon avis de mémoire), mais ne réussit pas des écritures simples, car elles ne font pas tout à fait partie des nouveaux sujets abordés en classe mais fait appel aux prérequis des cours de 1ère année.

Or vu que la comptabilité est une branche cumulative, il est très difficile d’ajouter de nouvelles écritures selon les sujets sur des bases peu solides. Le fonctionnement général de la comptabilité est abordé en début de 1ère année jusqu’à la moitié de l’année. Ensuite, ce ne sont que des écritures qu’il s’agit d’identifier et d’appliquer en fonction de la nature de la pièces à enregistrer. Il y a des petites astuces qui permettent de vérifier si les résultats sont corrects, or il n’utilise par exemple pas l’aide du compte en T « Créances Révilliod » donné à la fin de l’exercice 1.

Visuellement, les élèves se représentent parfois mieux ce qu’on leur demande. Je les invite aussi ici à dresser un compte de résultat et identifier où les éléments y vont.

Le même type d’erreur est répété, donc ce ne sont pas des solutions données aux hasard, mais sa logique est incorrecte (cf. loyer l’écriture 1 et 9 de l’exercice 2).

C’est un élève qui a quitté l’école en cours d’année et qui pense reprendre l’an prochain. Je l’ai invité à reprendre les bases de la comptabilité avant de reprendre son année avec des cours d’appui. Il sait énormément de choses, mais il s’agit ici de cibler ses besoins d’apprentissage à précision et de travailler uniquement sur sa zone proximale de développement.

5.4 Stratégie de remédiation / régulation

Ici, j’ai choisi de regrouper les sous-sous-titres dans une unique rubrique, les thèmes présentés étant fortement liés selon ma compréhension des choses.

Deux périodes ont été consacrées à la correction de l’examen qui s’est déroulé comme suit: une correction écrite de l’examen a été donnée. Ensuite, je leur ai demandé de comparer leurs réponses incorrectes avec le corrigé et d’essayer de comprendre la solution et comment y parvenir.

Pour les questions non comprises, ils ont eu la possibilité de ma la poser. J’ai donné une explication à l'intégralité de la classe avec la contribution des élèves qui connaissaient la réponse.

Pour ceux qui n’étaient pas encore à l’aise, je les ai invités à me voir pendant la pause pour des explications plus personnalisées et pour éventuellement leur proposer d’autres exercices à faire à la maison ciblés sur leurs besoins d’apprentissage s’ils le souhaitaient. Ces exercices peuvent m’être retournés pour correction et commentaire.

Tout comme lors des annotations, je les sensibilise brièvement aussi à la source de leurs erreurs (calculs, identification de la nature d’un compte, placement d’un compte en fonction de sa nature, informations pertinentes à prendre en compte ou non, etc.).

Je les sensibilise aussi au fait qu’il doivent trouver une méthode (ou procédure) pour atteindre le résultat, qui passe d’abord par l’identification du travail demandé, l’identification des informations pertinentes, l’application des écritures idoines, et les moyens de vérifications du résultat à disposition, ainsi que des petits trucs pour aller plus vite. Je les invite aussi à pratiquer de nombreuses fois les mêmes types d’exercice pour accélérer leur vitesse de traitement et créer une automatisation.

Pour les élèves qui se prêtent au jeu, j’ai l’impression qu’ils développent de réelles compétences dans la résolution de problèmes. Il reste à déterminer s’ils sont capables de transférer cela dans d’autres sujets, car en définitive le fonctionnement de la comptabilité est toujours sur les mêmes, ce sont seulement des écritures nouvelles qui sont introduites. C’est comme une sorte de langage où pour bien maîtriser la langue, le besoin de connaître l’alphabet, la grammaire, la syntaxe, etc. sont nécessaires.

6.Synthèse

6.1 Impacts de l’expérience menée

Positif, structuration des évaluations en ligne avec les objectifs et niveaux taxonomiques

6.1.1 Découvertes par rapport au Module 5

Principales découvertes différents biais existant et les moyens de les minimiser

6.1.2 Retour sur mes attentes initiales par rapport au présent travail de certification

7. Annexes

Supplément pour un cours de comptabilité sur les immeubles : Discipline : Comptabilité (Module Economie & Société) ; Sujet : Les immeubles ; Objectifs généraux : L’élève est capable après de 4 cours de 2 période de 45’ de

  • identifier lorsque l’entreprise est propriétaire de l’immeuble ou non et journaliser en conséquence
  • journaliser des opérations liées à la gestion d’un immeuble et en déterminer le bénéfice
  • journaliser des opérations liées à l’acquisition ou la cession d’un actif

Objectifs spécifiques : L’élève est capable de

Contexte général

- comprendre les raisons pour lesquelles une entreprise souhaite acquérir un bien immobilier et le contexte général de la situation économique (gestion des affaires, conditions de marché des taux et accès au crédit, relation avec la banque)

- utiliser les comptes appropriés lorsque l’entreprise est propriétaire de l’immeuble compte tenu des différents type de frais (frais de notaire, commission de courtage, droits de mutation, etc. vs. charges d’immeubles)

- savoir que la gestion d’un immeuble est une activité hors exploitation parmi d’autres (les titres) et en faire le lien le compte de résultat III

Gestion de l’immeuble

- appliquer des écritures liées à la gestion de l’immeuble lorsque l’entreprise est propriétaire d’un bien immobilier en tenant compte notamment de la valeur locative d’un logement occupé par le propriétaire, le concierge, ou l’entreprise elle-même (écriture interne) avec l’impact sur le compte de résultat ou la variation de fortune

Financement de l’immeuble

- appliquer des calculs liés au financement de l’acquisition d’un immeuble (revenus minima)

- calculer les annuités hypothécaires et journaliser les opérations y relatives

Achat / vente

- appliquer les écritures et calculs liés à l’achat et la vente d’un immeuble chez l’acheteur et le vendeur avec la reprise des activités de gestion de l’immeuble en cours d’exercice

Evaluation diagnostique

Déroulement de deux cours (le premier sur les annuités, le second sur l’achat/vente d’un immeuble) : Formation de groupes 4 groupes de 4 ou 5 élèves.

Annuités (2x45’)

La moitié des groupes doit prendre connaissance de la théorie sur une partie du sujet (l’annuité constante) et préparer une explication de la théorie à la classe. Et vice et versa avec la deuxième moitié des groupes (pour l’annuité dégressive). Les groupes qui n’ont pas présenté sont chargés de vérifier si l’information est bien juste et compléter si besoin est. Pour les annuités, le but est de fournir une partie de la théorie à chaque groupe (annuité constante / annuité dégressive). J’évalue le degré de compréhension des groupes en passant dans les groupes en fonction de leurs questions. Je détermine également le degré de compréhension lors de la présentation à la classe. L’élève lui-même se rend compte qu’il faut bien comprendre un sujet pour pouvoir l’expliquer à des membres du groupe ainsi qu’à une classe. Une autoévaluation de l’élève est aussi possible.

Achat/vente (2x45’)

Organisation sur le même principe que plus haut, mais pour faire un exercice. La moitié des groupes journalisent chez le vendeur des opérations. L’autre moitié journalise les mêmes opérations chez l’acheteur. Les élèves appliquent la journalisation des écritures qui ont été introduites par l’enseignant la semaine précédant ce cours.

Evaluation sommative

A la fin des quatre cours, un examen écrit est obligatoire pour répondre aux exigences du programme de formation et du règlement de l’école. Le sujet porte uniquement sur l’immeuble avec quelques écritures en lien avec des sujets précédents liés à la cession d’un actif notamment.

La durée de l’examen : 90’

Matériel autorisé : calculatrice non programmable, 2 feuilles de brouillon (distribué avec l’examen)

Contenu

  • 1er exercice : vrai/faux - 10 points
  • 2ème exercice : journalisation de l’achat d’un immeuble avec des écritures de reprises d’activités en cours (loyers en cours, charges payées d’avances, hypothèque et intérêts courus, etc.) – 36 points
  • 3ème exercice : calcul de la 3ème période d’une annuité hypothécaire avec un même financement pour une annuité constante et dégressive avec journalisation des opérations – 12 points

Barème appliqué

Barème fédéral : (nombre de points obtenus / total des points) * 5 + 1

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Christophe Rieder

Titulaire d'un Master of Science HES-SO in Business Administration obtenu à HEG-Fribourg et du Diplôme fédéral d'Enseignant de la formation professionnelle, Christophe Rieder est le Fondateur et Directeur de l'institut de formation professionnelle en ligne BetterStudy. Christophe est aussi Maître d'enseignement en gestion d'entreprise à l'Ecole supérieure de commerce. Avant de se réorienter dans le domaine de la formation, Christophe a travaillé 4 ans dans la gestion de fortune à Genève. Pendant son temps libre, Christophe fait de la guitare et joue aux échecs, il aime aussi voyager.