D’après une étude réalisée pour RTL-20Minutes-Les Echos, 75% des actifs en France rêvent de changer de vie, de région ou de métier. En tête des envies, 69% voudraient notamment changer de région et 66% d’emploi. Que vous viviez en Suisse, en France ou quelque part d'autre en Europe, qu'en pensez-vous? Êtes-vous de celles et ceux qui souhaitent changer de vie?
Deux sondages entrepris ont ressorti avec le même constat. L’enquête (Les jeunes et la société de demain), qui a ciblé des personnes âgées de 18 à 34 ans, révèle que 67 % des personnes sondées estiment que la société de demain ne leur donnera pas l’occasion de réaliser leurs rêves. 34% d’entre eux n’hésiteraient pas à s’expatrier dès que l’occasion leur serait favorable, 41 % songeaient à le faire définitivement. Ces chiffres viennent pour confirmer les statistiques d’une autre enquête réalisée en début d’année par Via Voice et qui concluait que 50% des jeunes étudiants et professionnels aimeraient vivre ailleurs dès que possible.
Les observateurs expliquent ces chiffres comme une réaction due à un ras-le-bol, à de la frustration, de la lassitude, de l’insatisfaction, de la démotivation, de la désillusion et du climat sordide qui imprègnent le marché du travail et qui sont véhiculés par les réseaux sociaux et les blogs de tous genres.
Toutes ces impressions reflètent les conditions réelles du monde du travail, le contexte de crise et les espoirs qui partent en fumée. À mon avis, ces données statistiques viennent aussi pour confirmer une envie farouche de changement profondément ancré chez l’individu. Et si les conditions extérieures constituent un catalyseur, elles reflètent aussi l’envie d’avoir plus, d’entreprendre un décollage vers d’autres horizons, de partir pour une nouvelle aventure, bref de grandir.
Changer de vie? C’est plus facile à dire qu’à faire !
Dans le premier sondage, une donnée m’a interpellé davantage, à savoir que 94% des personnes sondées avouent que la démarche de changement n’est pas facile. Surtout dans les cas où on est forcé de faire ce changement, après un licenciement ou une fin de contrat. Un changement forcé provoque inéluctablement un cataclysme, de magnitude proportionnelle avec son ampleur. Par récurrence, il ne faut surtout pas croire que c’est beaucoup moins pénible quand le changement est prémédité.
« Il y a plusieurs années, j’ai souhaité, puis rêvé et finalement décidé, de changer de vie en quittant un travail sûr et bien rémunéré dans l’enseignement pour démarrer mon entreprise de consultant. Plusieurs facteurs m’ont aidé dans cette démarche et peuvent sans doute aussi venir en aide à ceux et celles qui ont ce désir de changer de vie et qui ne veulent pas attendre d’être acculé au pied du mur par une décision administrative, un changement organisationnel ou les lois du marché ».
1- Cibler son choix
Ne soyez pas comme ces gens qui, assis confortablement autour d’une table au café, parlent de ce qu’ils détestent le plus dans la vie, se plaignent sur les blogs, etc. Ils ignorent qu’en se focalisant ainsi sur ce qu’ils détestent, ils ne font que le raviver encore davantage. Ne dit-on pas qu’on crée ce que l’on craint.
Soyez convaincu de ce que vous aimeriez atteindre et conscient de ce qui vous manque. A partir de là, définissez un objectif précis. Vous allez ainsi vous donner une feuille de route à suivre. Il serait temps de décider ce qui peut vous propulser vers l’avant et booster les ressources insoupçonnées de ce magnifique outil qu’est votre cerveau. Si vous lui indiquez la bonne direction à suivre, il agira alors comme un système de téléguidage et travaillera pour vous, tout en évitant bien sûr, la trajectoire que vous lui avez demandé d’éviter, il sera votre esclave au lieu que vous soyez celui de vos sentiments.
2- Etre soi-même
C’est primordial ! Soyez vous-même et accordez-vous le temps et les moyens pour apprendre à bien vous connaître pour que le changement souhaité reflète vos vraies valeurs et corresponde parfaitement à vos ambitions. Donc, il est fondamental de bien les identifier pour que vous ne soyez pas victime d’une contradiction entre vos choix et vous-même. Vous risquez d’être pris pour hypocrite avec vous-même avant de l’être avec autrui. Si vous voulez partir en croisière seul pendant six mois et que votre valeur principale est la famille, vous risquez de le regretter une fois de retour à la maison. Vous allez être malheureux tout en vous auto-torturant gratuitement.
Mieux encore, si vos décisions impliquent, de manière directe ou indirecte, d’autres personnes, il est préférable de prendre en considération leurs valeurs et de respecter leurs choix. L’expérience a montré que les valeurs communes consolident les liens entre les personnes et que les conflits de valeurs sont fatals à toutes relations quelles qu’elles soient.
3- Fixer un plan réalisable
Si je procède de la manière suivante en disant: « Personnellement, comme j’avais une famille et de jeunes enfants, j’ai préféré faire ce virage progressivement, sur quelques années, évitant ainsi de mettre en péril une valeur importante à mes yeux: la sécurité de ma famille. » Dans un scénario inverse, je me serais infligé des soucis supplémentaires qui auraient entravé mon projet de changement.
Ce scénario nécessite bien entendu des heures de réflexion, de travail et de détermination pour faire avancer mon plan au lieu de rester figé dans mon emploi. Ainsi, je ferai d’une pierre deux coups: respecter mes valeurs et faire avancer mon plan pour me préparer à ma nouvelle carrière.
4- Résister au changement
En apparence, se désister peut sembler simple à première vue, hélas, ce n’est pas toujours le cas. Car changer de vie nécessite de faire des concessions parfois douloureuses. Il ne faut pas oublier que les concessions sont le miroir à la résistance au changement, d’où l’utilité de bien les préciser.
Il est nécessaire de faire passer ses concessions au crible, en triant ses relations, ses habitudes, celles qui sont familières de celles qui peuvent entraver le projet, et lâcher prise à mi-chemin.
5- Etre fort psychologiquement
Pour réussir les changements majeurs dans sa vie, il faut s’appuyer sur des outils psychologiques très forts et bien solides, pour être prêt à accueillir ce nouveau changement et dompter ses émotions aidantes. Il faut savoir retenir ses larmes, exorciser sa peur, mesurer sa nervosité, adapter sa timidité, cacher sa tristesse, etc. Un autre cortège de sentiments peut accompagner la personne et peut l’entraver, notamment le sentiment de ne pas être à la hauteur, la solitude, l’anxiété, l’inquiétude, l’ennui, l’impuissance, la confusion, le doute, l’insécurité, l’impatience, la frustration ou même la culpabilité... C’est beaucoup, mais c’est normal.
En échange, on peut être obligé d’apprendre à nourrir des sentiments contraires aux précédents en provoquant intentionnellement l’enthousiasme, la curiosité, la gratitude, l’émerveillement, la créativité, l’assurance, l’audace, la considération, la compassion, l’humour, la passion, la détermination, la vitalité, la confiance et l’estime pour soi.
6- Choisir les gens de son entourage
En toute franchise, tout ce que l’on est, on le doit à beaucoup de personnes qui, par leur présence, aident à l’accélération du changement de carrière et à la fixation d’objectifs clairs auxquels on aspire depuis longtemps.
En regardant en arrière, se profilent des dizaines de visages de personnes qui ont accordé une chance à saisir, qui ont offert des occasions pour progresser, etc. Des gens sans qui on n’aurait jamais atteint le but de sa vie.
7- Aimer le voyage
Il ne faut pas se voiler la face, changer de vie reste une mission délicate et difficile à entreprendre, surtout quand on procède à la hâte. Cela demande beaucoup de ténacité et une force mentale divine.
Il ne faut pas croire qu’il est possible d’apprendre sans le moindre effort, de devenir riche et célèbre en un clin d’œil, d’accoucher sans le moindre gémissement, ou de soulager rapidement des symptômes sans agir sur l’origine du mal .
Le voyage peut se révéler périlleux et le chemin qui conduit à la maîtrise est parfois long et difficile à parcourir, truffé de moments de joie et de désespoir. D’où l’utilité d’apprécier et se familiariser avec le voyage qu’on a entamé, étape par étape.
En définitive, la réalisation d’un rêve apporte des sentiments énormes de satisfaction, de joie, de fierté et d’authentique épanouissement. Comme le soulignait David Saint-Jacques en parlant de son métier d’astronaute: « Je le compare toujours à celui d’alpiniste. C’est amusant d’être en haut d’une montagne, mais tu es là dix minutes. Les grimpeurs heureux sont ceux qui aiment préparer leur mission, rencontrer des gens, regarder des cartes».