Christophe Rieder 31 déc. 2019 10:50:21

Avec quelle somme commencer en bourse ?

Finance

Pour tout individu souhaitant investir en bourse, l’une des questions récurrentes qu’il peut se poser est de connaitre la somme qu’il peut placer initialement sur le marché boursier.

La manière d’appréhender cet élément diffère d’un investisseur à un autre.

Pour les débutants, ils oublient de tenir compte de certains composants comme les frais de courtage, ce qui les pousse à minimiser exagérément le montant minimal à placer pour bien démarrer dans des conditions optimales.

Le succès de l’investissement en bourse n’est pas associé au montant dont on dispose sur son compte.

Un actionnaire doté de fonds importants se positionnera de façon égale à un autre qui ne possède que peu d’économies à investir en bourse. Ceci dit, un tel raisonnement atteint ses limites, si les dépôts sont minimes.

Certes il n’existe pas de plafond maximal à déposer sur son compte titre, mais il convient de suivre quelques conseils judicieux en ce qui concerne le montant minimal à déposer.

D’habitude les investisseurs dotés de peu de fonds et donc sous-capitalisés sont amenés à disparaitre notamment pendant les phases de crise en bourse. Un compte de titres sans capitaux suffisants, peut avoir des incidences négatives très nombreuses, à commencer par :

Impact des frais de courtage 

En passant des ordres en bourse, ceci génère des frais notamment la rémunération du courtier en bourse ou de l’intermédiaire, qui se charge de leur exécution sur le marché.

D’habitude le tarif moyen est estimé à 0,1% de la somme de la transaction avec un minimum de 5 euros. Lorsqu’un investisseur achète et revend des titres, il passe deux ordres soit un ordre d’achat et un autre de vente, ce qui va lui coûter au moins 10 euros.

Dès lors pour générer des gains, il faut que la plus-value réalisée couvre les frais de courtage. Et en passant des ordres avec des petits montants, l’individu peut être pénalisé à cause des frais de courtage.

A titre d’illustration, supposons que les frais de courtage représentent 0,2% du montant de chaque transaction avec comme valeur minimale 5 euros par ordre.

Dans le cas où, l’investisseur achète 50 actions Alcatel pour 10 euros chacune, alors le montant de l’ordre sera de 500 euros. Si l’action Alcatel gagne 2% par la suite atteignant un cours de 10,2 euros et que l’actionnaire choisit de vendre pour encaisser les profits réalisés. Le montant de la vente est de 510 euros.

L’opération implique deux ordres passés celui de l’achat et celui de la vente, ce qui génère des frais de courtage qui s’élève à 10 euros. Autrement dit, les bénéfices réalisés ont été annulés à cause des frais de courtage et l’investisseur n’aura rien gagné à la fin de l’opération.

Prenons un autre exemple, l’investisseur achète des actions pour la somme de 2500 euros soit 250 actions pour 10 euros chacune.

S’il décide de vendre à 10,2 euros, le montant total de la vente est de 2550 euros, en déduisant les frais de courtage qui s’élève à 10,1 euros, il va générer un profit de 39,9 euros, soit un rendement de 1,6% pour une progression de cotation de 2%, la différence revient au courtier.

D’après le dernier exemple, que l’investisseur passe un ordre de 2500 euros ou de 25 000 euros, il va toujours gagner 1,6% pour une évolution de cours de 2%.

Et dans ce cas il n’est plus soumis au minimum de perception des frais de courtage.

L’impact des frais est souvent négligé par les investisseurs novices, or c’est une erreur conséquente, surtout lorsque le montant placé est limité.

D’un autre côté, en investissant un petit montant l’actionnaire subit plus de pression, car il doit impérativement réaliser un rendement minimal pour couvrir ses frais.

Dans l’exemple précédemment cité, il faut que le cours de l’action progresse d’au moins 4% pour un ordre de 500 euros.

Abus de l’effet de levier

Le système SRD offre à tout investisseur en bourse la possibilité de placer plus d’argent que ce qu’il détient réellement. Dans ce cas ce sont les liquidités qui servent de couverture.

En France, ce dispositif offre la possibilité aux investisseurs de placer au maximum cinq fois plus de capitaux que ce qu’ils possèdent. Dès lors en possédant 2000 euros, ils peuvent investir jusqu’à 10 000 euros en SRD à un moment donné.

De manière générale, ce sont les détenteurs de petits portefeuilles qui utilisent le plus souvent l’effet de levier, alors que ceux possédant de gros portefeuilles, l’utilisent moins.

Au fait, l’effet de levier peut être un dispositif à double tranchant, car il permet de démultiplier les gains, mais il agit de même avec les pertes.

Avec la possibilité d’actionner l’effet de levier à son niveau maximal de cinq, et en supposant une évolution du titre de 10%, ceci implique une variation de 50% du portefeuille soit vers le sens de la hausse ou de la baisse.

Ce qui démontre le risque encouru avec l’usage de l’effet de levier. Un risque qui grandisse lorsqu’il s’agit d’un investisseur débutant en possession d’un petit portefeuille.

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Diversification limitée ou impossible du portefeuille

L’une des clés de réussite en bourse est la diversification du portefeuille. Placer son argent en un seul titre présente un risque élevé, alors qu’un portefeuille plus diversifié, composé de quatre ou cinq valeurs, limite ce risque.

En investissant un petit montant il devient difficile de composer un portefeuille de plusieurs valeurs, en répartissant le risque sur un éventail de 5 à 10 titres différents.

En supposant qu’un investisseur achète les actions d’une entreprise qui le matin et juste avant l’ouverture du marché, annonce de mauvais résultats.

De telles nouvelles vont impacter négativement le cours de l’action qui va suivre une tendance baissière de 10% ou même 20%. Une situation classique sur le marché boursier.

Dans un tel cas, l’investisseur doit attendre un long moment pour que le cours se redresse et se rétablir au prix d’achat initial. Ce qui ne lui permettra pas d’investir dans d’autres titres.

Pour conclure, il est recommandé de commencer son investissement en bourse avec un montant minimal de 2000 euros.

Un montant qui va permettre de diversifier le portefeuille d’actions, même de façon restreinte dans la limite de deux à quatre titres, soit 1000 euros par ligne de valeur, en faisant jouer l’effet de levier sur le SRD à deux fois maximum. 

Pour les personnes souhaitant diversifier convenablement leurs portefeuilles en effectuant des placements dans d’autres produits financiers, elles doivent disposer d’un capital de 5000 à 7000 euros. Alors que pour s’aventurer sur d’autres zones géographiques, il faut au moins 10 000 euros.

Si l’investisseur ne dispose pas d’un tel montant pour acquérir des valeurs mobilières, il peut toujours effectuer des placements en OPCVM que ce soit les SICAV ou les FCP.

Une telle option permet d’investir sur plusieurs valeurs en acquérant un seul produit.

Une solution qui offre moins de dynamisme, mais qui permet de se lancer en bourse en douceur, le temps de disposer de plus de fonds.

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Christophe Rieder

Titulaire d'un Master of Science HES-SO in Business Administration obtenu à HEG-Fribourg et du Diplôme fédéral d'Enseignant de la formation professionnelle, Christophe Rieder est le Fondateur et Directeur de l'institut de formation professionnelle en ligne BetterStudy. Christophe est aussi Maître d'enseignement en gestion d'entreprise à l'Ecole supérieure de commerce. Avant de se réorienter dans le domaine de la formation, Christophe a travaillé 4 ans dans la gestion de fortune à Genève. Pendant son temps libre, Christophe fait de la guitare et joue aux échecs, il aime aussi voyager.