De plus en plus d’entreprises se fixent des objectifs de diversité
Simona Scarpaleggia est la directrice de l’enseigne suédoise Ikea, elle a relevé le challenge d’instaurer la parité dans les positions de direction. Cet objectif a été atteint et même généralisé dans l’ensemble du groupe pour permettre aux femmes d’occuper des postes d’administratrices et de cadres à l’instar de leurs homologues hommes.
Il est à noter que si Ikea est une entreprise Suédoise, l’initiative de la parité a commencé en Suisse. Pour Simona qui a débuté son travail en Italie, activer la parité est devenu incontournable surtout qu’elle se sentait comme une extraterrestre dans un directoire dominé par les hommes.
Une fois nommée directrice de la branche Suisse de l’enseigne, elle a mis en application son rêve d’égalité entre hommes et femmes dans les positions de direction.
Réalisation d’un objectif
Simona déclare que la concrétisation de son objectif de parité n’était guère difficile à réaliser car plusieurs femmes occupaient déjà un poste de responsabilité dans la structure et que même l’état d’esprit général était très favorable à la mise en pratique de cette démarche. La réussite de la politique de parité dans la branche suisse a encouragé son extension et son adoption dans l’ensemble du groupe.
Maintenant un nouvel objectif reste à atteindre et qui concerne cette fois la parité des salaires, prévue d’ici 2020. Pour Simona, il s’agit d’un défi ambitieux mais aussi stimulant au regard du chemin parcouru jusque-là. Ikea Suisse est la première compagnie au monde à avoir obtenu la certification pour la parité des salaires et dans des postes de cadres.
Des études scientifiques menées par Stanford et Harvard Business Review ont démontré l’importance de la diversité dans les structures, car elle influence positivement le travail et la performance des salariés et donne un avantage compétitif aux sociétés. Grâce à l’inclusion et la diversité, les employés peuvent dorénavant travailler dans un environnement propice à leur réussite et où ils sont respectés, appréciés et soutenus.
Engagement d’UBS
De nombreux pays se sont engagés dans cette voie en imposant des quotas de représentativité des femmes au niveau des conseils d’administration et parfois dans la direction générale des entreprises.
Evidemment, la Suisse a suivi la tendance et le conseil fédéral a entrepris des démarches dans ce sens, chose qui a déclenché une opposition vive de la part des partis de la droite et des associations faîtières des sociétés. Toutefois, plusieurs structures ont adopté la parité de leur propre initiative sans se fixer pour autant les objectifs ambitieux d’Ikea.
Pour les membres de l’association Advance notamment: UBS, Zurich, la NZZ, Deloitte, Swisscom, Raiffeisen, AXPO, La Poste, les CFF, Adecco, Google, McKinsey et Siemens, ils ont décidé d’atteindre 20% de femmes présentes dans les divers niveaux managériaux d’ici 2020. D’autres engagements sont prévus par certaines entreprises. D’après une étude menée par le Credit Suisse, la fédération helvétique compte 6,7% de femmes occupant des postes de cadres supérieurs, chose qui laisse prévoir une large marge de progression.
L’initiative britannique
En Grande-Bretagne, les plus importantes entreprises du pays ont pris les devants au lieu de subir des mesures imposées par le gouvernement. Ce dernier avait exigé des structures d’inclure 25% des femmes dans les conseils d’administration en l’horizon de 2015, sinon des quotas et des sanctions seraient appliqués.
L’effet sur les entreprises était immédiat, à ce propos la représentation des femmes administratrices est passé de 12 à 26%, avec comme objectif d’atteindre 33% d’ici 2020. Alors que pour les directions générales, le taux attendu est de 20%. Pour certaines sociétés, la présence de femmes ne concerne pas que les postes de direction mais elles sont très peu représentées dans certains métiers.
Dans le cas d’Easyjet, la compagnie aérienne a décidé de compter 20% des femmes pilotes parmi son staff d’ici 2020. D’ailleurs, l’une des pionnières se trouve dans le staff managérial de la compagnie, ce qui a multiplié les candidatures féminines. Il est à rappeler que seulement 3% des pilotes de ligne sont des dames, ce qui souligne la dominance des hommes sur cette profession.
Indice d’inclusion et de diversité dans les structures
Pour mesurer l’inclusion et la diversité dans les sociétés, un indice a été mis en place par Thomson Reuters. Dans le classement établi, Roches occupe la première place alors que Novartis se situe en troisième position. Nestlé est 13ème. Michelin est deuxième alors que Johnson & Johnson est 4ème, au moment où Elli Lilly se situe en 7ème position. Les sociétés spécialisées en technologie sont quasi absentes, exception faite de Cisco qui est 9ème et Microsoft qui occupe la 22ème place.
Pour Simona Scarpaleggia, la fixation d’objectifs quantifiables et mesurables, permet de suivre les progrès réalisés et garantit une meilleure visibilité et plus de transparence. De même qu’elle abolit la résistance aux changements. Cette responsable souligne que la diversité ne peut être marginalisée, c’est tout le contraire, elle doit faire partie intégrante de la culture et des valeurs de l’entreprise.