L'apprentissage programmé n'est pas un sujet nouveau. Au milieu du XXème siècle, les recherches de Skinner sur le conditionnement opérant (différent du conditionnement pavlovien) a pour optique de créer des situations d’apprentissages pour maximiser la possibilité de produire des actions à renforcer le plus vite possible avec une approche d'essais-erreurs.
Skinner stipule que chaque réponse à une question d’exercice devrait être suivie d’un feedback (juste/faux). Skinner préconise également de réduire au minimum les erreurs.
La méthode consiste à proposer des unités d’exercices de difficulté croissante bien centrées sur un sujet d’études. Bien que critiquée, notamment sur la question de l’efficacité du renforcement opérant sur un apprenant avec une réponse correcte comme feedback, le point de vue de Skinner est d’individualiser l’éducation. Il part du principe que chaque individu est différent, et que, de ce fait, il apprend différemment et à des rythmes différents. Par ailleurs, la question d’un renforcement efficace débouche sur le thème de la motivation que Skinner relate également dans ses recherches, car le sujet reste lié au feedback. Par ailleurs, la question de la motivation est également traitée par d'autres courants de pensées en psychologie de l'éducation comme par les cognitivistes par exemple.
La motivation avec la définition d’objectifs d’apprentissages, qui par ailleurs fait partie intégrante de la construction d’un cours programmé, montre qu'il existe des chevauchements entre les théories behavioristes et cognitivistes ainsi que d'autres théories sur la motivation que nous traiterons dans d'autres articles sur ce blog.
Il existait à l’époque d’autres critiques de l’apprentissage programmé devenues aujourd’hui quelque peu obsolètes, par exemple la déshumanisation de l’enseignement, au vu de la généralisation de l’utilisation de l’informatique dans tous les secteurs, y compris celui de l’éducation. Il est très probable qu’il y ait encore des résistances quant à l’utilisation des technologies de la part de certains-es enseignants-es, écoles, voire au niveau politique avec des responsables des départements de l’instruction publique.
En tous les cas, l’apprentissage programmé est une approche de l’éducation qui impacte le rôle de l’enseignant ; cela peut être perçu comme une opportunité de se voir dégager du temps pour des activités de conseil ou de coaching avec notamment la possibilité de cibler les besoins spécifiques d’apprenants-es ou groupes d’apprenants-es.