Nicholas Niggli est le nouveau responsable de la mise en place de la stratégie de l'économie du canton de Genève qui doit préparer la quatrième révolution industrielle de 2030.
En effet, la nomination du diplomate suisse est devenue officielle avec l'annonce du conseil d'Etat genevois qui l’a élu pour le poste du directeur général de la DGDERI soit la direction générale du développement économique, de la recherche et de l’innovation.
Le responsable était président des pourparlers qui ont abouti sur l’accord plurilatéral sur les marchés publics. Il est formé au management de crise et aux dynamiques des négociations complexes.
Aujourd'hui, il a pour mission de garantir la transition numérique et énergétique de Genève.
Il a la charge d’établir un plan pour booster l'économie de la connaissance, promouvoir les qualités du canton à l'échelle internationale et générer les emplois futurs.
Atouts de Genève
D’après Nicholas Niggli, qui a entrepris des concertations avec l’autorité politique et conformément au mandat qui lui a été confié par le magistrat, il doit détailler un programme dans une centaine de jours pour booster la croissance économique du canton.
Le responsable estime que le tissu économique de Genève, dispose de plusieurs secteurs d'activité très importants, en plus d’une densité de clusters.
Plusieurs domaines sont ciblés notamment les sciences de la vie, la finance et les technologies de l’information et de la communication.
Pour ce dernier secteur, il existe des niches qui sont très prometteuses notamment en ce qui concerne la cyber-sécurité, l’internet des objets et l’analyse des données.
D'autres branches d'activité offrent d'intéressantes opportunités comme est
le cas notamment du négoce de matières premières, la parfumerie et les arômes,
ou encore l’arbitrage.
La promotion économique de Genève à l'échelle internationale doit se concrétiser à travers la mise en avant des opportunités économiques que propose le canton et qui demeurent inexploitées jusqu'à ce jour.
Le canton se caractérise par une forte concentration de talents du plus haut niveau. Ils représentent une ressource à faire perdurer à travers un dispositif réglementaire qui se distingue par sa sûreté, sa compétitivité et sa prévisibilité.
Le responsable souligne la nécessité d'avoir des conditions-cadres permettant d’établir des synergies constructives propices à l’innovation.
Quelles menaces pour l'économie genevoise?
La principale problématique pour l'économie genevoise est le franc fort qui impacte significativement les exportations. D’un autre côté le secteur bancaire rencontre également des difficultés, sans omettre le contexte international qui peut avoir des effets potentiels sur le tissu économique du canton.
D'où la nécessité de prendre quelques précautions pour les appréhender à temps. Mais ces quelques difficultés doivent être relativisées, car Genève n'est pas l'unique canton qui souffre de ces perturbations.
Ceci dit, il est primordial d'anticiper et de renforcer les points forts de l'économie genevoise. Il faut anticiper les difficultés et les crises et les percevoir en tant qu’opportunités à saisir.
L'économie internationale se caractérise par une grande concurrence, dès lors le canton doit s'adapter à ce contexte.
Les modèles d'affaires traditionnels sont dépassés et il faut justement faire preuve de souplesse et d’adaptabilité aux changements réglementaires et à la transformation qui marque le domaine de l'entrepreneuriat.
A ce propos la digitalisation et les chaînes de valeurs mondialisées créent de nouveaux défis mais aussi de nouvelles opportunités.
Préparation à la quatrième révolution industrielle
Les bases qui ont mené à la prospérité de Genève sont en train de changer, et peuvent éventuellement avoir des répercussions sociales.
Pour Nicholas Niggli, il ne s'agit pas uniquement de couvrir l’industrie 4.0 mais aussi d’assurer un accompagnement adéquat vers la transition énergétique et l’émergence de l’économie circulaire.
La solution ne peut être uniquement liée à des investissements dans la recherche et développement ou le développement durable.
Le défi pour Genève est d'avoir une montée en puissance dans le domaine de la communication.
Autrement dit, il s'agit de booster la portée, la force et la clarté des messages à véhiculer vis-à-vis des investisseurs et entrepreneurs. Il convient de combiner le faire savoir avec un savoir-faire de plus haut niveau.
Quel budget pour la réforme de Genève?
Les finances publiques ne sont pas en bon état, or il faut allouer un budget pour le changement socioéconomique qui doit être opéré au niveau du canton de Genève.
La troisième réforme des impôts des entreprises a mis à la disposition du canton un fond pour l'innovation et qui est alimenté à hauteur de 13,79 % au lieu de 13,49% au cours des 5 premières années.
Ceci ne peut être possible qu'après le vote de la part les citoyens en faveur de cette disposition fiscale.
Les ressources générées seront mises à la disposition des PME et des jeunes entreprises souhaitant se lancer dans la digitalisation et favoriser la création d'emplois.
Le diplomate cherche avant tout à défendre les intérêts du canton, après avoir joué un rôle important dans la diplomatie économique fédérale. Il pense qu’il vaut mieux se focaliser sur la route qui s'ouvre devant lui que de regarder vers l'arrière.
Les 15 années qu’il a passé dans la diplomatie économique helvétique lui ont permis d'acquérir de l'expérience et de mieux assimiler le fonctionnement de l'Etat et la façon dont il manœuvre le domaine géoéconomique international.
Au cours des quatre dernières années, il a pu aussi se familiariser avec les stratégies adoptées par les collectivités régionales et locales afin de séduire et de retenir les sociétés, en plus d’encourager l’entrepreneuriat.
Le responsable a dû collaborer avec des personnalités marquantes, comme il a eu la possibilité de négocier des accords commerciaux, ainsi que de concrétiser des processus délicats et complexes.
Dès lors ses acquis et ses expériences, doublés de son intérêt pour le service public, seront mis à la disposition du canton de Genève pour qu’il devienne plus compétitif au niveau fiscal par rapport aux autres cantons mais aussi à l'échelle internationale.
Renouvellement des atouts et avantages du canton de Genève
D'après le ministre en charge de l'économie genevoise, Pierre Maudet, il était nécessaire de décider de créer une nouvelle direction générale de développement économique de la recherche et de l'innovation, avec à sa tête Nicholas Niggli qui est âgé de 43 ans.
Il ne s’agit pas de substituer les services de la promotion économique de Genève, mais d'assurer une montée en puissance. En effet le SPEG est beaucoup plus tourné vers la mise en place de la stratégie économique de 2030.
Dès lors il devient nécessaire de s'occuper du déploiement, de communiquer les ambitions du canton de manière plus offensive et de garantir la cohésion de la vision sur le long terme.
Quant au rôle de la DGDERI, il se trouve à l'intersection entre la mise en application opérationnelle et la réflexion stratégique.
Objectif de l'intégration de la recherche et l'innovation dans le développement économique
Au regard du contexte économique actuel, il devient nécessaire de renouveler les atouts et les forces de Genève. La quatrième révolution industrielle est déjà en marche et il est difficile de prévoir l'évolution de l'économie dans le futur.
Chaque jour de nouvelles tendances voient le jour, et il faut s'assurer de leur durabilité et pérennité. La solution pour pallier à toute surprise est d'investir dans la recherche l'innovation de manière massive.
Une telle démarche permet d'avoir les bonnes réponses et d’apporter un support décisif à l'instar du cas de Firmenich. Genève ne peut être exclue de cette vision et les premières étapes du processus sont déjà lancées, avec notamment le campus Biotech et les incubateurs mis en place.
Le choix d'un personnage de la diplomatie internationale et non du domaine de l’entrepreneuriat
Certes Nicholas Niggli est une personnalité issue de la diplomatie internationale, qui possède une bonne compréhension du secteur public et de son fonctionnement.
Il dispose également des connaissances opérationnelles nécessaires relatives au milieu économique suisse. Ses compétences et son expérience lui ont permis de développer une vision acérée du contexte économique qui est en changement constant.
Lorsqu'il était à Londres il a pu développer une expérience profonde des partenariats public-privé, de même que la nécessité d'avoir des rapports étroits entre la recherche fondamentale et appliquée ainsi que l'univers de l'entreprise.
Il dispose de tout le savoir-faire pour mettre en place les dispositifs assurant une montée en puissance des starts-up.