Au cours de la dernière réunion du Federal Open Market Committee, un organe qui a pour mission de superviser l’ensemble des opérations d'open market aux États-Unis, le message de la Fed était très nuancé et difficile à interpréter. Le ton était très accommodant surtout en évoquant le ralentissement qui marque le secteur immobilier et l’inflation. Mais la conférence de presse tenue par J. Powell adoptait une tonalité beaucoup plus optimiste en insistant sur la santé économique solide du pays et une confiance inébranlable quant à la relance de la consommation et de l’investissement.
Le président justifie le recul des mesures d’inflation par une phase de transition qui ne présage pas une régression des taux. En gros, les américains s’attendent à un renforcement du dollar et une augmentation des taux longs. Mais il est très difficile d’interpréter le contexte monétaire américain.
Vers la suspension des hostilités commerciales
Depuis des mois déjà, la crise entre les Etats-Unis et la Chine est à l’ordre du jour et des négociations ont été menées pour rapprocher les points de vue. Il paraît que les américains sont satisfaits des négociations entreprises dernièrement à Pékin dans l’attente du round prochain à Washington, en la présence de M. Liu, avec l’espoir d’aboutir à un accord prochainement. Une telle démarche peut annoncer l’abandon des 10% de droits de douane qui frappent quelque 200 milliards de dollars d’importations américaines en provenance de la Chine. Ceci dit, il est fort probable que la tranche de 25% applicable sur 50 milliards de dollars de produits, sera maintenue jusqu’à 2020.
Les outils et dispositifs de traitement des infractions se rapportant à l’accord sont déjà déterminés. Pour le président américain, la résolution de ce conflit représente une aubaine dont il peut profiter sans que la crise impacte grandement l’économie américaine. Même si D. Trump souhaite engager une offensive vis-à-vis de l’Union Européenne, les élections qui s’annoncent prochainement peuvent l’en dissuader, mais rien n’est garanti pour autant.
Fin de calamité pour la zone Euro?
Le dernier semestre de 2018 a été marqué par une croissance en peine pour la zone Euro et il a fallu attendre le premier trimestre de 2019 pour enregistrer une amélioration avec une hausse de 1,5% contre 0,9% au quatrième trimestre de 2018. Les résultats de la fédération allemande étaient décevants au moment où ceux de la France, l’Italie et l’Espagne étaient bien meilleurs. La production industrielle a favorablement surpris en ce début d’année avec un rebond dans ses performances.
D’un autre côté, une progression du marché du travail a été remarquée avec un taux de chômage qui se stabilise au seuil de 7,7% proche de son niveau le plus bas enregistré en 2007. Les observateurs s’attendent à une amélioration avec une hausse de la demande en provenance de la Chine, ce qui promet de dépasser la situation calamiteuse dans laquelle se trouvait la zone Euro. De bonnes perspectives qui se présentent mais qui ne permettent pas de dépasser le point de retournement, surtout que le PMI manufacturing se situait à 47,9 au cours du mois d’avril.
Bonnes performances de l’Espagne
Les socialistes ont emporté les dernières élections en Espagne, ce qui a été considéré comme un élément positif pour le pays. Les décisions du gouvernement de Pedro Sanchez se sont distinguées par le réalisme, avec des répercussions positives sur l’économie locale, comme en attestent les indicateurs économiques. Des éléments qui peuvent atténuer les contestations en Catalogne, avec en plus la possibilité d’inclure des séparatistes modérés dans la coalition gouvernementale.
Pour les mois à venir, on s’attend à une relance budgétaire en faveur du social, qui s’accompagne d’un léger accroissement du coût du travail. Un fait susceptible de remettre en cause les conditions de la relance économique en Espagne.