Les anglo-saxons utilisent l’expression « right a wrong », soit transformer ce qui n’est pas bon, ou qui est perçu comme tel, en quelque chose de bon, quelque chose de positif pour vous et les autres. Mais qu'en est-il lorsque l'on se place volontairement dans une position de faiblesse apparente?
Faire semblant d’être fort et solide en toutes circonstances est une façon de se protéger. Cela est compréhensible d’agir cela pour se barricader contre le manque de compassion et de tolérance dans un environnement qui n’en éprouve point pour les faibles. Et pourtant, feindre la faiblesse peut se révéler fort avantageux comme stratégie.
La duperie est tout un art à développer comme le conseille le général Sun Tzu. Ce dernier recommandait à ses subordonnés de feindre l’incapacité lorsqu’ils se sentent pleinement capables.
Cette stratégie dite de « maillon faible », a été pendant longtemps mise en application par des hommes d’affaires, des politiciens et même un pape. Cela leur a permis une ascension fulgurante vers le sommet. Cette stratégie a même inspiré un jeu télévisé au cours duquel le joueur le plus puissant et qui constituait une menace pour les autres était souvent éliminé avant d’arriver en finale. Le bon stratège doit donc cacher ses aptitudes pour duper les autres.
L’empereur qui a surpris tout le monde
Feindre l’incapacité est la stratégie adoptée par Tiberius Claudius Drusus, alias Claude, qui va lui permettre d’accéder au trône. En effet, Claude et sa famille vivaient dans la crainte d’un assassinat. Et c’est là qu’il a décidé de faire semblant de bégayer tout en supportant le traitement déplorable de son neveu qui était empereur à ce moment.
Ce dernier l’obligeait à galoper au sein du palais, tout comme il lui imposait de se mettre à table avec des sandales crottées. Claude était traité comme un idiot et était humilié en toute occasion. Mais c’était une stratégie qui va lui permettre d’échapper aux purges pour devenir empereur à la mort de son neveu Caligula. Dès son ascension, il s’est appuyé sur la plèbe et les affranchis afin de gérer son empire pour finalement se révéler être un grand monarque.
Le candidat en difficulté
Sans feuilleter les livres d’Histoire, on trouve des exemples plus récents qui démontrent que les apparences sont parfois trompeuses. Ainsi, au cours de l’élection présidentielle américaine, on a assisté à ce qui est communément désigné comme l’underdog.
Il s’agit en fait du candidat pressenti comme perdant, alors que le top dog est celui que les sondages présentent comme le favori. Et c’est ainsi qu’Hillary Clinton était considérée comme favorite au moment où Donald Trump était pris pour underdog. Dans ce cas, l’ancienne secrétaire d’Etat était au top des sondages pour devenir la première femme présidente des Etats-Unis.
Quant à Donald Trump, le vrai underdog, est perçu comme le candidat misogyne, islamophobe, mexicano-phobe, climato-sceptique et ne disposant d’aucune expérience politique. Pourtant, c’est bien lui qui a été choisi en fin de compte, même s’il était détesté par beaucoup et que personne ne croyait en sa victoire.
L’élection d’un pape
La faiblesse feinte est une tactique adoptée par de nombreuses figures du monde économique, politique et même issues du champ spirituel et religieux, comme dans le cas du pape Jean XXII.
En 1316 durant le règne de Philippe de Poitiers, il fallait élire un pape, vu que la position était inoccupée depuis deux ans déjà. Les cardinaux indécis n’ont pas pu fixer leur choix et pour trancher dans cette situation, le régent a décidé alors de les cloîtrer dans l’église.
S’ils ne prenaient pas de décision avant trois jours, il ne leur offrirait qu’un seul plat par jour. Au neuvième jour, si aucune décision n’était prise, alors tous les candidats seraient mis au pain et à l’eau.
Après cette décision, le doyen des candidats, Jacques Duèze qui était âgé de 72 ans, commence à tousser et de donner des signaux de faiblesse. Au bout de quelques jours, le cardinal ne se relève plus de sa couche. Les autres cardinaux saisirent cette chance pour sortir de leur emprisonnement, en choisissant le doyen comme leur favori avant son décès imminent.
Il a été proclamé Pape à l’unanimité et dès que le camerlingue fût brulé annonçant au grand public l’élection du pontife, les cardinaux se rendirent compte qu’ils étaient bernés. Ce n’était qu’un subterfuge de leur élu qui n’était guère mourant mais en très bonne santé.
Dès son élection, Jacques Duèze a commencé à circuler parmi les cardinaux aussi frais qu’un gardon. Son teint pâle et sa stature chétive n’étaient qu’une apparence trompeuse qui cachait un corps robuste et résistant. D’ailleurs, le pape a passé 18 ans de pontificat avant de s’éteindre à l’âge de 90 ans.
Faire semblant d’être idiot peut rapporter gros
Dans la comédie humaine d’Honoré de Balzac, l’un des personnages marquants est celui de Félix Grandet. Celui-ci fait semblant de bredouiller et d’être sourd tout en utilisant des termes incompréhensibles au cours de ses transactions commerciales. Il s’agit d’une tactique apprise d’un israélite et qui consiste à cacher ses véritables intentions et éviter d’assumer quelle responsabilité que ce soit.
L’homme était fin et intelligent, mais il a été dupé par un israélite qui faisait semblant de bégayer et de ne pas entendre. Grandelet achevait ses phrases et complétait ses raisonnements alors que ce n’était qu’une ruse.
Après cette expérience, Grandelet a reçu une bonne leçon, celle d’impatienter son adversaire et lui faire perdre de vue les réels motifs. Il paraît que ceux qui sont le plus à craindre sont les plus petits, comme le signalait judicieusement La Fontaine.
"scientia potentia est"
En tous les cas, que vous utilisiez la ruse ou non, le pouvoir commence par un élément : la connaissance.
La personne qui sait, le savant au sens étymologique du terme, celui ou celle qui détient le savoir, ou encore le "scientifique" a un avantage certain.
L'expression "Scientia potentia est", que l'on pourrait traduire par le savoir équivaut au pouvoir (knowledge is power en anglais) est bien connue.
Cela est d'autant plus vrai dans une économie de la connaissance qui est la nôtre.
Pour évoluer dans l'environnement concurrentiel, les besoins des entreprises se situent dans les compétences qu'apportent leurs collaborateurs ainsi que leur potentiel de progression en compétences. C'est pourquoi, le marché de l'emploi est devenu ultra-concurrentiel. En tant que personne active, à la recherche d'un emploi ou pas, cela peut constituer une menace pour les uns ou, au contraire, des opportunités pour les autres.
Pour les personnes bien formées, avec des multiples compétences (spécialisées pour un domaine de compétences et transversales pour des compétences généralistes), la concurrence sur le marché du travail constitue clairement une opportunité.
Certains secteurs ou domaines d'activités sont aussi plus ou moins sujets à des pressions sur le marché de l'emploi, d'où l'obligation de se former constamment, même pour des profils actuellement en vue sur le marché du travail.
Les compétences financières et comptables sont généralement très appréciées des entreprises de toute taille et de tout secteur. Certes, knowledge is power, but cash is king !
En combinant ces deux points, c'est-à-dire la connaissance des enjeux liés à la gestion de l'argent à travers la finance et la comptabilité, vous serez tranquille.
Ce n'est pas un hasard si ces métiers sont en tout temps recherchés par les employeurs et que les conditions de travail sont si attractives. Les entreprises n'ont pas d'autre choix que d'offrir un salaire élevé (entre autres rémunérations comme des bonus), mais aussi des avantages en nature, comme davantage de vacances et un 2ème pilier plus généreux que ce que prévoit la loi en vigueur.
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