59% des personnes actives déclarent être gênées du bruit existant sur leur lieu de travail. Acheter des boules Quies ou un casque insonorisé n’est pas une solution, surtout au regard de la gravité des effets générés. C’est un sujet qui ne peut être abordé à la légère.
Comprendre l’impact du bruit au travail
L’IFOP a réalisé une étude au sujet des nuisances sonores et leur impact sur la santé, sur la qualité de vie dans les milieux professionnels et sur la productivité. Les résultats sont choquants ! En effet, les bruits affectent le sommeil de 35% des personnes sondées, de même qu’ils altèrent l’humeur et génèrent l’irritabilité chez 50%. De plus ils impactent les échanges et la compréhension d’autrui. Dès lors, on peut comprendre que la personne à l’accueil devient pratiquement désagréable pendant l’après-midi.
La surprise est que la majorité des personnes qui se disent gênées, ne se situe pas dans la tranche d’âge entre 35 et 50 ans. Ce sont les jeunes âgés entre 18 et 24 ans, qui sont les plus sensibles aux nuisances sonores à raison de 65%.
Les bruits et les nuisances sonores n’affectent pas uniquement les employés mais aussi les entreprises qui subissent un manque à gagner à cause de la baisse de la productivité et du rendement des travailleurs.
C’est ce qui se confirme par l’étude qui a été menée par le conseil national du bruit et dont les résultats ont été publiés en 2016. D’après l’étude, 6 millions de français perdent quelques 30 minutes de leur temps de travail au quotidien à cause du bruit. Ce qui se traduit par 18 milliards d’euros perdus pour les structures.
Origine du bruit produit dans le milieu professionnel
Pour certains métiers comme celui de coiffeur, de constructeur et de dentiste, avec le temps, les professionnels s’habituent au son du sèche-cheveux, de la perceuse et de la fraise. Dans les bureaux et les openspaces, il va de même pour le son du téléphone et autres nuisances qui sont omniprésents et dont on n’a plus conscience. C’est le cas aussi du son produit par la machine à café, la photocopieuse, les voix des collègues, etc. un vacarme qu’on subit en continu.
Lutte contre les nuisances sonores
30% des personnes sondées dans le cadre de l’enquête menée par l’IFOP, suggèrent de disposer de bouchons mousse ou en silicone, de casques anti-bruits, entre autres équipements susceptibles de limiter les turbulences associées au bruit. 23% des travailleurs questionnés proposent de prévoir des espaces pour s’isoler des nuisances sonores. Alors que 19% sont conscients des risques liés à ce problème et exigent d’organiser des sessions d’information pour sensibiliser les travailleurs dans le but de modifier les comportements du groupe dans le milieu du travail.
Qui est le responsable ?
La question des nuisances sonores ne constitue pas un nouveau sujet de discussion. Car depuis 1963, le bruit est considéré comme l’une des causes de maladies professionnelles. C’est la raison qui a poussé le système législatif à introduire les réglementations nécessaires dans le code du travail.
Ainsi d’après l’article L. 4121-2, l’employeur est tenu d’éviter les risques du bruit en intervenant à la source et en évaluant les nuisances sonores ne pouvant être éliminées pour les réduire au maximum, en prévoyant des protections collectives.
Dans le même sens, les articles R4431-1 à R4437-4 délimitent le temps d’exposition toléré au bruit dans le milieu professionnel. Une grille d’évaluation des nuisances sonores a été mise en place pour mesurer le bruit en décibels. Le degré normal du bruit tolérable au quotidien est de 80 dB, avec une durée d’exposition n’excédant pas les 8h. Dans un espace de travail relativement calme, le son est évalué à 50 dB, alors qu’une conversation génère une nuisance sonore de 70 dB et un marteau piqueur produit un niveau de son qui s’élève à 85 dB. Tandis que le seuil de souffrance se situe à la limite de 120 dB et qui correspond au son produit par un coup de fusil.
Bien que la responsabilité de l’employeur est fortement engagée en matière de nuisances sonores dans le lieu de travail, il n’est pas le seul à blâmer. En effet les articles R 1334-30 et R 1337-6 du code de la santé publique, stipulent que la loi peut sanctionner le responsable ou l’auteur du bruit susceptible de déranger la tranquillité ou nuire à la santé des autres. En cas de plainte, c’est au juge d’évaluer si le bruit généré est supérieur au seuil normal acceptable dans la vie en société. Les sanctions que ce soit pour l’entreprise ou pour l’employé sont variables entre des amendes pénales et le versement de dommages et intérêts.
Chaque personne est responsable du niveau de bruit produit, et dès lors elle doit assumer sa part. En effet avant de blâmer l’employeur ou les autres collègues, il convient de lutter contre les nuisances sonores à titre individuel en commençant par soi.