Christophe Rieder 13 déc. 2018 09:00:17

Qu'est-ce que le libre-échange?

Economie

Le libre-échange est un dispositif économique qui relève du commerce international. Il favorise la circulation des biens et services en supprimant les taxes et autres restrictions au niveau de la douane. 

Quels sont les effets du libre-échange?

Le fait d'enlever les barrières douanières permet aux entreprises d'exporter leur produits à des prix plus bas, ce qui favorise le développement des affaires à l'international. Selon certains économistes, c'est donc une source de création de richesse pour les nations. 

Pour faire baisser, voire supprimer les tarifs douaniers, les pays signent des accords de libre-échange. C'est ce qui s'est passé dans la plupart des pays du monde ces 50 dernières années. Il y a eu une libéralisation des marchés par rapport au commerce international, soit au niveau des échanges entre les différents pays. 

Plusieurs économistes sont favorables à ce principe à l’instar de David Ricardo qui s’opposait au protectionnisme. Les partisans du libre-échange pensent que ce dernier favorise la croissance économique et dynamise l’avantage comparatif de chaque pays. Les pays se spécialisent dans les activités où elles sont le plus compétitives et selon ces théories économiques, globalement, il y aura plus de création de valeur dans l'économie. 

Cependant ce principe ne peut être appliqué aux industries émergentes ou stratégiques, qui sont défendues par l’Etat à travers des mesures s’inscrivant dans le cadre d’une politique protectionniste.

La pratique du libre-échange nécessite l’établissement d’un certain nombre d’accords internationaux, régissant les relations entre les différents pays. Ainsi, dans le cadre de cette politique économique, on trouve des accords bilatéraux avec l’adoption d’une réglementation similaire entre deux pays, des accords multilatéraux qui impliquent plusieurs pays et qui sont négociés au niveau de l’OMC ou encore la création de zone libre-échange comme celle de l’Union Européenne ou Mercosur.

L'inverse du libre-échange : le protectionnisme

A l'inverse du libre-échange, on voit des politiques économiques, souvent à des fins populistes comme avec le gouvernement américain de Donald Trump, qui consistent à augmenter les barrières douanières. 

Le but de Donald Trump est, selon lui, de protéger les travailleurs et travailleuses dans les secteurs économiques qui sont peu concurrentiels avec certains pays, notamment la Chine. Le coût de la main d'oeuvre et les autres coûts de production en Chine sont très bas en comparaison avec les Etats-Unis d'Amérique. 

Cela met sous pression les entreprises américaines qui opèrent dans les mêmes secteurs que les entreprises chinoises. C'est le cas de l'acier par exemple. Sans barrière douanière aux Etats-Unis, l'acier chinois est bien meilleur marché que l'acier américain. Les entreprises américaines vont donc se fournir chez le prestataire le meilleur marché, en l'occurrence auprès des entreprises chinoises, au détriment des entreprises américaines. 

Le libre-échange est donc une source de pression sur certains secteurs d'activité peu compétitifs à l'échelon international et provoque des pertes d'emploi. Il y a un autre enjeu économique qui en découle, comme les dépenses publiques pour soutenir financièrement les personnes se retrouvant sans emploi si le système social du pays en question a prévu de verser des indemnités chômage. C'est aussi un enjeu social important qui en découle qui peut conduire à réélection ou une non-réélection du gouvernement en place.

Il y a toutefois des conséquences à mener une politique protectionniste, c'est-à-dire qui va à l'encontre du principe du libre-échange. Toujours pour le cas récent de Donald Trump avec l'acier, les entreprises américaines n'ont plus le choix que d'acheter de l'acier plus cher. Soit il s'agira d'acier américain à un certain prix, soit ce sera de l'acier chinois qui n'est plus si bon marché puisque la taxe douanière aura fait grimper son prix à des niveaux comparables, voire supérieurs à l'acier américain. 

Cela implique que les entreprises américaines verront leur coût de fabrication augmenter, ce qui les rendra moins compétitives. Ces entreprises devront soit augmenter leurs prix, soit faire baisser les coûts ailleurs, par exemple au niveau des charges salariales en diminuant les salaires ou en licenciant leur personnel. Cela a donc aussi des conséquences économiques néfastes de mener une politique protectionniste. 

Si les prix augmentent, la demande baisse, ce qui impacte le chiffre d'affaires de ces entreprises avec les mêmes effets sur l'emploi. Si elles choisissent de maintenir les prix au même niveau pour ne pas perdre de parts de marché, elles devront renoncer à une partie de leur marge, ce qui fera donc baisser leur bénéfice. 

Les actionnaires de ces entreprises pourraient investir leurs fonds dans d'autres sociétés plus rentables. Elles se verraient donc privées de financement, nécessaire à leur développement (innovation, expansion géographique, etc.). 

Au niveau des consommateurs, si les prix des biens augmentent en raison des hausses de taxes de douane, ils verront leur pouvoir d'achat diminué. A moyen et long terme, c'est donc toute l'économie qui serait impactée négativement par une politique économique protectionniste trop agressive. 

C'est ce qui se passe actuellement aux Etats-Unis avec le secteur automobile. Donald Trump a récemment augmenté les taxes douanières au niveau de l'acier chinois, qui est une matière première demandée par les constructeurs américains. Ces derniers licencient massivement pour contrôler leurs charges. 

Les fondements du libre-échange

Les adeptes de cette politique économique pensent qu’elle présente une opportunité pour générer des ressources sans être nécessairement le plus compétitif. 

La théorie économique du libre-échange se base sur le principe de la spécialisation développé par David Ricardo. Dès lors, chaque pays se spécialise dans le secteur ou l’activité où il est le plus performant et le plus productif afin de développer des échanges avec un deuxième pays spécialisé dans un autre secteur.

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Christophe Rieder

Titulaire d'un Master of Science HES-SO in Business Administration obtenu à HEG-Fribourg et du Diplôme fédéral d'Enseignant de la formation professionnelle, Christophe Rieder est le Fondateur et Directeur de l'institut de formation professionnelle en ligne BetterStudy. Christophe est aussi Maître d'enseignement en gestion d'entreprise à l'Ecole supérieure de commerce. Avant de se réorienter dans le domaine de la formation, Christophe a travaillé 4 ans dans la gestion de fortune à Genève. Pendant son temps libre, Christophe fait de la guitare et joue aux échecs, il aime aussi voyager.